Le sang a encore coulé en Corse.
Un homme est tombé sous les balles d’un ou de plusieurs tireurs embusqués selon un scénario déjà utilisé il y a quelques semaines dans la Plaine Orientale.
Qui était visé ?
L’homme ? L’élu ? Le collaborateur de Paul Giacobbi.
L’enquête le déterminera sans doute un jour, mais au-delà, dans un pays où la banalisation de la violence a atteint un seuil intolérable, il faut fustiger – mais ceux qui ne savent que se servir des armes pour régler leurs comptes en connaissent-ils la signification ? – de telles méthodes qui doivent être bannies à jamais.
Mais qui peut encore y croire ?
Les faits
Dominique Domarchi, proche conseiller de Paul Giacobbi, député PRG de Haute-Corse et président du conseil exécutif de Corse a été tué par arme à feu dans la nuit de dimanche à lundi dans son village de Saint-André de Cotone à 60 km au sud de Bastia dont il était maire.
C'est vers 1h20 en rentrant de la soirée électorale des cantonales à la mairie, où il avait supervisé le dépouillement, qu'il a été abattu de plusieurs décharge d'arme de chasse devant la porte de sa maison, a indiqué le procureur de la République de Bastia, Dominique Alzeari.
Paul Giacobbi s'est rendu lundi matin au domicile de la victime pour se receuillir devant le corps de Dominique Domarchi pendant que des spécialistes de l'identification criminelle procédaient toujours à des prélèvements et à des mesures de balistique.
Des dizaines de villageois de Saint-André-de-Cotone, sous le choc, se sont rassemblés dans un silence absolu lundi matin dès l'annonce de l'assassinat de Dominique Domarchi maire de ce village de moyenne montagne de 167 âmes situé aux portes de Castagniccia.
Dominique Domarchi a été tué devant la porte de sa maison vers 1h20. « Il revenait de la soirée électorale à la mairie, distante d'une centaine de mètres, où il avait supervisé le dépouillement », a indiqué le procureur de la République de Bastia, Dominique Alzeari
Le maire de Sant’Andrea a été tué par un ou plusieurs hommes embusqués qui avaient attendu qu'il monte l'escalier menant à la maison, au centre du village.
Son épouse et ses enfants, réveillés, comme bien l’on pense, par les coups de feu, sont descendus et ont trouvé, averc l’émotion que l’on devine, la victime sans vie, avant de donner l'alerte.
L’homme
Dominique Domarchi était maire depuis 27 ans de Saint-André-de-Cotone, où il était né le 6 février 1948.
Il était aussi un très influent conseiller politique de Paul Giacobbi au conseil exécutif de Corse . Très ému, le président de l'exécutif régional est allé se recueillir devant le corps de la victime, qui était un ami personnel, alors que les spécialistes de l'identification criminelle étaient encore sur les lieux du crime. Paul Giacobbi n'a fait aucune déclaration.
La dépouille mortelle de Domarchi a été emmenée à bord d'un fourgon funéraire en fin de matinée. L’autopsie sera pratiquée à une date qui n’a pas encore été fixée.
L’enquête
"Aucune piste n'est privilégiée" dans l'enquête, confiée à la section de recherches de la gendarmerie, a déclaré Dominique Alzeari. Le fait que la victime ait été entendue en janvier sous le régime de la garde à vue, puis libéré sans aucune charge, dans le cadre d'une enquête sur le versement de pots-de-vin au conseil général de Haute-Corse, n'est "qu'un élément" de l'enquête, selon le procureur.
A l’époque Paul Giacobbi avait catégoriquement démenti qu'un ancien directeur du conseil général mis en examen et écroué ait versé des pots-de-vin à deux de ses proches, dont Dominique Domarchi.
Déjà proche conseiller de Paul Giacobbi à l’assemblée départementale de Haute-Corse, Dominique Domarchi l'avait suivi à la présidence de la CTC à Ajaccio, après la victoire de la gauche aux dernières élections territoriales.
Il avait été mis en cause en janvier avec un autre conseiller de M. Giacobbi, Dominique Viola. Selon cette mise en cause, le directeur des interventions sociales et sanitaires au conseil général, Pierre Olmeta, aurait versé des pots-de-vin aux deux conseillers du président du conseil exécutif.
Pierre Olmeta a été mis en examen et écroué en novembre aux Baumettes, à Marseille, pour « détournement de fonds publics et favoritisme » dans le cadre d'une enquête touchant à des marchés publics.
"S'il y avait eu l'ombre d'un soupçon, cela aurait été vérifié par les équipes d'enquête", ne manqua pas de rappeler, à l’époque Paul Giacobbi concernant ses deux conseillers, qui avaient été entendus par le juge Charles Duchaine de Marseille.
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