Les régions Basse-Normandie, Corse, Languedoc-Roussillon, Limousin, Lorraine, Nord-Pas-de-Calais, Picardie et Poitou-Charentes défendent l’idée de devenir des « régions intermédiaires » et souhaitent que le gouvernement se fasse leur porte-parole dans les négociations du prochain budget de l’Union européenne.
Une délégation, dont la région Basse-Normandie se veut le chef de file, a été reçue le 17 mars par Gilles Briatta, secrétaire général des Affaires européennes et conseiller Europe du Premier ministre.
« Gilles Briatta a exprimé que l’idée de traiter de manière équitable des régions de richesses équivalentes est tout à fait
intéressante et mérite d’être défendue, explique Patrick Faucheur, chef du bureau Transport et politique régionale au secrétariat général des affaires européennes. Pour autant, elle
s’inscrit dans une politique budgétaire et de cohésion plus globale. C’est la position de la France, pour avoir un budget stable sans opposer politique agricole commune et politique de cohésion.
La pays est très attaché au maintien des retours sur la PAC. »
Et c’est là que les représentants des régions Basse-Normandie, Corse, Languedoc-Roussillon, Limousin, Lorraine, Nord-Pas-de-Calais, Picardie et Poitou-Charentes voient un risque.
Plus de fonds structurels
Selon Alain Tourret, vice-président en charge des Affaires européennes au conseil régional de Basse-Normandie, « dans le cadre du
prochain budget, le gouvernement doit obtenir à la fois le maintien du revenu agricole et des financements alloués aux territoires européens. Il ne nous faut pas être perdant-perdant, mais
gagnant-gagnant. Nous attendons de Monsieur Barroso, du Conseil de l’Union européenne, qu’il nous propose cette création de régions intermédiaires. Les conclusions du commissaire européen seront
déposées en juin 2011 et mises en discussion. »
Le commissaire à la Politique régionale, Johannes Hahn, est à l’origine de cette proposition de « régions intermédiaires ». Une
3e catégorie dans un classement qui à ce jour fait la différence entre territoires dont le PIB dépasse 75% de la moyenne européenne et les autres, plus pauvres, pour
l’attribution de fonds structurels.
Entre régions dites de la compétitivité et régions placées dans un objectif de convergence.
« Certains territoires européens, comme les länder de l’ex-Allemagne de l’Est, reçoivent par exemple au titre du Feder 200 euros par habitant. Nous en recevons 20, comme nous sommes classés en secteur compétitivité. Mais pour notre région, comme 8 autres en France, les derniers chiffres montrent un affaissement de nos richesses alors que des territoires dits en objectif de convergence sont en passe d’en sortir, avec un développement supérieur au nôtre », explique Alain Tourret.
Créer un statut intermédiaire permettrait aux régions en perte de vitesse économique (à cause de la crise, du chômage, du
vieillissement de la population, du manque de service, etc.) de bénéficier de plus de fonds structurels européens.
« Jusqu’à 80 euros par habitant. Cette création ferait passer la Basse-Normandie, qui sur le dernier plan budgétaire a reçu 420 millions d’euros, au-dessus de la barre du milliard
d’euros. »
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