Experts en balistique et témoins oculaires de l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac vont se succèder à la barre de la cour d'assises spéciale de Paris lors de la deuxième semaine du procès d'Yvan Colonna qui reprend lundi matin.
La défense d'Yvan Colonna compte sur ces auditions pour démontrer qu'il ne peut pas être le tireur qui, le 6 février 1998, a abattu le préfet de trois balles dans la nuque, alors qu'il se rendait à pied au "Kallisté" pour assister à un concert après avoir garé sa voiture.
Il était 21h05, et la rue du Colonel Colonna d'Ornano était "très mal éclairée", a souligné vendredi à la barre Hélène Graziani, du SRPJ d'Ajaccio.
La défense compte sur les témoignages lundi des experts en balistique pour étayer la thèse selon laquelle le tireur aurait du être aussi grand que le préfet (1,83 m) pour l'atteindre à la nuque, ce qui mettrait hors de cause Colonna quie mesure 1,72 m.
Les avocats des parties civiles entendent pour leur part démontrer que cette hypothèse est "une plaisanterie", selon Me Yves Baudelot, avocat de la famille Erignac.
Les auditions des témoins oculaires sont également très attendues, notamment celles de deux personnes qui se trouvaient très près de la scène et qui n'ont pas reconnu Yvan Colonna comme le tueur. "Je suis sûre et certaine: ce n'est pas M. Colonna que j'ai vu ce soir-là", avait assuré en 2009, lors du procès en appel, Marie-Ange Contart, qui remontait la rue en voiture.
"Sept témoins affirment n'avoir vu que deux hommes" à proximité immédiate du préfet, souligne également l'un des avocats d'Yvan Colonna, Me Gilles Simeoni.
Or, pour l'accusation, ils étaient trois: deux ayant reconnu les faits et ayant été condamnés en 2003, le troisième serait selon cette thèse Yvan Colonna.
Didier Vinolas, un ancien collaborateur du préfet Erignac dont l'audition avait créé un coup de tonnerre en 2009 lorsqu'il avait évoqué deux autres possibles suspects, va également revenir témoigner. Il y a deux ans, la cour avait finalement décidé, après un supplément d'information, que les deux hommes dont il parlait étaient en fait déjà apparus dans la procédure et n'apportaient "rien de nouveau".
Pendant la première semaine de son procès, Yvan Colonna a réaffirmé avec force être totalement étranger à l'assassinat du préfet ainsi qu'à l'attaque, quelques mois plus tôt, de la gendarmerie de Pietrosella où l'arme du crime avait été dérobée.
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