Haute-Corse : Hyacinthe Mattei enfonce le clou…

Les sesions du conseil général de la Haute-Corse ne seront plus un long fleuve tranquille. Hyacinthe Mattei en a décidé ainsi.
Mardi, encore, il est monté au créneau dès que la réunion a été ouverte. Pour clamer haut et fort son désaccord avec les rapports qui, selon lui, ne relatent guère le contenu de la dernière réunion de l'assemblée au cours de laquelle fut entériné son remplacement à la tête de la commission dont il était, pensait-on, l'inamovible président et qui, dans la foulée, a fait alluson au droit que pourrait dire sur ce plan le juge administratif.
Puis le conseiller général de l'Ile-Rousse a enchaîné avec la désignation des représentants du conseil général aux conseils portuaires de L'Ile-Rousse et Calvi au sein desquels il ne figure plus.
Ange-Pierre Vivoni et Pierre-Louis Nicolai, qui ont ensuite retiré leur candidature, devaient y faire leur entrée. 
"Une erreur peut-être " a rétorqué Joseph Castelli qui serait corrigée rapidement, dès la réunion de juillet prochain.

Puis, après un vif échange avec le président du conseil général, où il fut beaucoup question de part et d'autre de démocratie, Hyacinthe Mattei est reparti à la charge quand est venu en discussion la situation de l'abattoir de Ponte-Leccia.

"Une véritable gabégie qui coûte 1.120.000 euros à la charge du département a t-il dénoncé. L'ampleur de ce déficit pose le problème de la gouvernance... La situation est ubuesque et préjudiciable" a t-il encore ajouté en n'excluant pas la possibilité de saisir, sur cet autre plan, la chambre régionale des comptes.

"L'agrément CEE devrait intervenir de manière définitive le mois prochain" a rétorqué le directeur général des services Jean Leccia. " C'est pour cette raison qu'aucune procédure de mise à plat n'a pas encore été arrêtée".
Pause pour le match de la matinée.
Mais on doit à la vérité de dire qu'entre l'examen de mille et un rapports et les interventions du conseiller général de L'Ile-Rousse, Pierre Ghionga avait dit sa façon de penser sur le boycott touristique de la Corse préconisé par Bernard-Henri Levy, et que l'assemblée devait encore débattre de l'avenir, sombre, de Haute-Corse Développement en présence de ses 16 employés.
Encore un exercice difficile pour l'assemblée.

"J'ai déjà eu l'occasion de le dire. Et je le redis aujourd"hui : il n'y pas de démocratie au conseil général de la Haute-Corse. Et il n'y en a jamais eu".
Hyacinthe Mattei n'est plus dans l'hemicycle. Mais il persiste et signe.

"Le pouvoir est accaparé par quelques personnes  qui décident tout et de tout. Je l'ai déjà, dit et je continuerai à la dire : on ne peut plus continuer de la sorte."
"La désignation toute honorifique au conseil portuaire de L'Ile-Rousse ne constitue qu'un exemple : les gens qui détiennent le pouvoir ont voulu démontrer que c'étaient eux qui avaient le pouvoir : ils ont désigné le conseiller général de… Cervione qui n'était pas… courant!"

"Un système partagé pendant douze ans"
"Hyacinthe Mattei critique aujourd'hui un système qu'il partagé pendant douze ans et dont il a pleinement profité" estimait, de son côté, Joseph Castelli, le président du conseil général au micro de RCFM.

"Je comprends bien que Hyacinthe Mattei soit aigri, mais en démocratie quand on perd une place d'élu, on l'accepte en bon démocrate. Quand son premier adjoint s'est fait vider à Monticello il n'a pas fait la même esclandre. Et on parle de démocratie. D'un côté ça l'est, de l'autre pas. Il y a deux poids deux mesures."