Un témoin de l'assassinat du préfet de Corse, Claude Erignac a décrit avec précision la scène du crime mardi matin devant la cour d'assises spéciale de Paris, et répété ne pas reconnaître Yvan Colonna comme le tireur, comme lors des procès de 2007 et 2009.
Le 6 février 1998 à Ajaccio, Joseph Colombani attendait Claude Erignac sur les marches du théâtre Kallisté, où les deux hommes devaient assister à un concert.
Le haut fonctionnaire territorial a décrit longuement et en détail les deux agresseurs de M. Erignac, qui se trouvaient à une vingtaine de mètres de lui. Il a décrit le tireur, vêtu selon lui d'une doudoune gris foncé et d'un "couvre-chef bleu marine", comme un "homme assez costaud" au "visage bien rempli", d'une "stature plus imposante" que son complice.
"Les traits, je ne m'en souviens pas", a-t-il dit. "La forme, oui".
Alors que l'un des avocats d'Yvan Colonna lui demandait s'il reconnaissait ce dernier, le témoin a répondu : "Lorsque je vois M. Colonna, je n'ai pas l'impression de voir celui qui a tiré ce soir-là."
Il a rappelé l'avoir vu à la télévision lors des premières interpellations de ses complices présumés, en mai 1999. "Ca ne m'a rien fait", a-t-il dit. "Ca m'a laissé froid. Je n'ai pas eu cette impression de déjà vu."
Lors du procès en appel, Joseph Colombani avait déclaré "en (son) âme et conscience" : "Lorsque j'ai vu Yvan Colonna, je n'ai pas vu l'homme dont j'ai gardé le souvenir en train d'assassiner le préfet Erignac."
Au premier procès Colonna en 2007, il était resté plus de trois heures devant la cour d'assises spéciale de Paris, avait expliqué ne pas ressentir de "déclic" quand il regardait lYvan Colonna et s'était montré formel sur la présence d'uniquement deux agresseurs.
Or, lors du procès du commando en 2003, tenu alors que Colonna était toujours en cavale, Pierre Alessandri et Alain Ferrandi avaient reconnu être présents.
Joseph Colombani avait également évoqué la présence de deux agresseurs lors de ce procès.
Dans le courant de l'après-midi la cour a entendu Didier
Vinolas.
L'ancien collaborateur de Claude Erignac , a renouvelé mardi ses affirmations concernant deux autres possibles suspects dans l'assassinat du préfet en 1998, cette fois accueillies avec une certaine
perplexité.
Didier Vinolas reviendra devant la cour jeudi matin.
La journée de mercredi soit être consacrée à la suite des auditions des témoins oculaires de l'assassinat de Claude Erignac.
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