Les familles des 95 victimes de la catastrophe de la Caravelle Ajaccio-Nice survenu le 11 Septembre 1968e, ont réclamé mercredi que les débris de l'avion soient tirés du fond de la mer, en mettant en avant un nouveau témoignage accréditant la thèse d'un tir de missile militaire. Dans le même temps Simon Renucci, député-maire d'Ajaccio interpellait une nouvelle fois le Gouvernement.
Cette décision fait suite aux révélations d'un ancien dactylographe de l'armée mardi soir, au journal télévisé de TF1. Il a soutenu que l'accident avait été provoqué par un missile désarmé tiré depuis l'île du Levant, qui abrite le Centre d'essais de lancement de missiles Méditerranée (CELM).
Cet homme, Michel Laty, indique avoir tapé un rapport de l'armée, classé secret-défense, lorsqu'il travaillait à la préfecture maritime de Toulon. "On a abattu un avion civil au lieu d'abattre une cible programmée pour ça", a-t-il déclaré.
Pour Mathieu Paoli, président des familles des victimes du crash de la Caravelle, "un témoin capital a parlé" et le
"secret-défense" doit enfin être levé. "Je souhaiterais que des recherches sous-marines soient entreprises à 2 300 mètres pour voir ou remonter les réacteurs de l'avion", a-t-il
déclaré mercredi. L'épave de l'avion Rio-Paris d'Air France se trouve bien à quelque 4 000 mètres de profondeur, argumente-t-il
Question écrite de Simon Renucci
Une démarche soutenue dans le même temps par Simon Renucci, député-maire d'Ajaccio qui a déposé une question écrite au Gouvernement.
Voici son contenu :
"M. Simon Renucci souhaite une nouvelle fois attirer l'attention de M. le Premier Ministre sur l’immense tragédie qu’a constitué l’accident de la caravelle assurant la liaison Ajaccio-Nice le 11 septembre 1968 lorsqu’elle s’est abîmée en mer, faisant quatre-vingt quinze victimes. L’ampleur de cette catastrophe est toujours intacte dans la mémoire des Corses et bien entendu dans celle des familles des disparus.
Les causes exactes de cette tragédie n’ont jamais été véritablement élucidées. Les familles touchées n’ont pas, jusqu’à présent obtenu, les informations ou éléments indispensables susceptibles d’apaiser leur souffrance et leur chagrin.
Plus que l’ignorance, c’est le sentiment de la dissimulation de la vérité qui ronge le cœur et l’esprit de ces familles. Aussi ont-elles droit, près de quarante-trois ans après la survenance de la tragédie, à ce que toute la lumière soit enfin faite. Il s’agit d’un impérieux devoir de vérité auquel doit s’astreindre le Gouvernement.
Pour y parvenir, deux préalables lui paraissent incontournables : d’une part accorder la levée du secret défense pour dissiper, ou confirmer, les doutes qui pèsent sur l’Armée suite à un tir de missile comme étant à l’origine du crash et, d’autre part, procéder à la mise en œuvre des moyens nécessaires visant, à l’instar de ceux qui sont actuellement déployés dans l’Atlantique, à la localisation et la récupération des éléments de la carcasse de l’aéronef disparu.
C'est pourquoi, il demande à M. le Premier Ministre de prendre toutes les initiatives qui iront dans ce sens."
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