Frédéric Veaux, qui a dirigé les services de police ayant enquêté sur l'assassinat du préfet Erignac, le 6 février 1998 à Ajaccio, a dit jeudi devant la cour d'Assises spéciale de Paris
avoir la "certitude" qu'Yvan Colonna était "le tireur".
"Pour moi, le tireur, c'est Yvan Colonna", a déclaré devant la Cour d'assises spéciale de Paris Frédéric Veaux, qui a dirigé le SRPJ d'Ajaccio d'avril 1998 à septembre 2000, avant de prendre en
2001 la tête de la Division nationale antiterroriste.
"C'est la certitude que je retiens du dossier, a-t-il ajouté. Il ne peut pas en être autrement".
"S'il y a un complot contre Yvan Colonna, il faut qu'on m'explique lequel", a-t-il dit devant les magistrats professionnels qui jugent le berger de Cargèse pour la troisième fois pour
l'assassinat du préfet de Corse, Claude Erignac. "Je n'ai toujours pas compris quel aurait été l'intérêt des enquêteurs de vouloir faire désigner à tout prix Yvan Colonna", a-t-il ajouté.
Frédéric Veaux a relaté avoir participé en mai 1999 à l'interpellation en Corse de Martin Ottaviani, puis avoir assisté à la garde à vue à Paris de Didier Maranelli. Tous deux seront condamnés en
2003 pour complicité dans l'assassinat du préfet.
Maranelli est l'un des quatre membres du commando ayant mis en cause Yvan Colonna, avant de se rétracter à partir d'octobre 2000.
Selon Frédéric Veaux, il était "complètement détendu" et "soulagé" quand il a parlé et "il a évoqué l'ensemble des membres du commando, dont Yvan Colonna".
"On n'était pas dans une séance où on lui hurlait dessus, où on menaçait sa femme en disant qu'on allait mettre ses enfants à la DDASS", a-t-il assuré, alors que la défense d'Yvan Colonna
conteste les conditions dans lesquelles se sont déroulées ces gardes à vue.
"C'est une forme de libération" quand des personnes qui ont "quelque chose de lourd sur la conscience" finissent "par s'expliquer", a assuré le policier.
Selon lui, les membres du commando sont "des gens qui ont une conception très intègre de leur engagement", et ils n'auraient pas fait de telles mises en cause "à la légère".
Écrire commentaire