C'était dernier jour de débat jeudi devant la Cour d'assise spéciale de Paris avec la confrontation des entre Pierre Alessandri, Alain
Ferrandi, et Yvan Colonna. Au centre des débats, la lettre de menace que Colonna aurait envoyée à Alessandri, l'un des six membres
du commando condamnés en 2003.
Yvan Colonna a affirmé ne l’avoir jamais écrite. "C'est mon écriture, ce sont mes mots, ce sont mes expressions, mais cette lettre je ne l'ai
pas écrite", a-t-il assuré.
Et d'ajouter : "Cette lettre est un faux", "c'est un montage", a-t-il répété, lors de sa décalrattion à la cour qui a duré plus d'une demi-heure.
"Il y a forcément eu une manipulation quelque part", a-t-il insisté "On a pris des bribes de mes phrases et on a fait un faux".
Et pour essayer de mieux faire prendre la mesure de son état d'esprit : "Je vis avec la rage, la haine depuis 12 ans", parce que, a-til répété, "on m'a accusé à tort".
"Leurs silences, leurs mensonges, je les subis depuis 12 ans", a-t-il lancé à l'égard des deux hommes.
Un peu plus tard le président a appelé à la barre Pierre Alessandri et Alain Ferrandi, pour un dernier face à face.
Pierre Alessandri a une fois encore répété ce qu'il clame depuis que la lettre est apparue dans les débats. "Je n’ai jamais eu cette lettre entre les mains, je ne l'ai jamais vue, je ne
l'ai jamais eue dans ma cellule", a-t-il insisté.
"Je ne crois pas un seul instant qu'Yvan Colonna ait pu avoir de telles
pensées et de tels propos. Je ne crois pas qu'il aurait pris le risque de m'envoyer un tel courrier", a déclaré Pierre Alessandri, qui depuis 2004 rappelle qu'il est l'homme
qui a tué Claude Erignac.
L'audition de Alain Ferrandi n'a rien amené de plus au débat.
L'homme qui n'a jamais jeté le moindre regard en direction du box où se tenait Yvan Colonna a été très peu loquace.
Traité de
"merde" dans ce courrier pour le moins mystérieux et que de surcroît personne ni écrit ni reçu. Une audition expresse.
"Je ne réagis pas", a simplement commenté Alain Ferrandi sans rien ajouter de plus.
Mais avant que les deux hommes ne regagnent leur cellule Yvan Colonna a lancé à l'adresse de l'un puis de l'autre : "J'ai la rage, la haine, ça dépend des jours pour ce que vous m'avez fait tous... Comme il était hors de question pour moi de dire ces choses devant une cour d'assises, je voulais que tu le saches avant que tu t'en ailles."
Les plaidoiries des parties civiles vont commencer vendredi et le verdict est attendu vendredi prochain.
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