Dans un courrier adressé jeudi à Xavier Bertrand, Sauveur-Gandolfi-Scheit , député-maire de Biguglia, propose au ministre de la Santé une réunion avec les trois autres députés insulaires afin que " tous ensemble nous puissions répondre aux attentes légitimes des professionnels de la santé et de la population de notre île."
Voici le texte de ce courrier:
Depuis plus d'un mois désormais, un conflit social secoue le système de santé en Corse, ce qui setraduit notamment par l'occupation par le syndicat STC, du siège de l'Agence régionale de santé à Ajaccio.
Dès le début du conflit, dans un souci de compréhension et d'apaisement, j'ai pris l'initiative de
contacter les grévistes avec qui j'ai maintenu un contact permanent. Tant sur le sujet des missions d'intérêt général que sur la question cruciale de l'augmentation du coefficient géographique, j'ai publiquement fait part de mon soutien à ces revendications légitimes, que j'ai ensuite directement relayées sans relâche auprès de Monsieur François-Xavier Selleret, chef du Pôle Santé au ministère, puis de vous-même.
En effet, bien que connaissant les mêmes surcoûts dus à l'insularité que les DOM, la Corse est
actuellement à la remorque, avec notamment un coefficient géographique 4 fois moins élevé en
moyenne que dans les territoires ultra-marins.
Cependant, suite au protocole de 2009, ce coefficient a été porté de 5 à 6, puis à 7 au cours du
présent conflit. De même, les négociations des dernières semaines n'ont pas été inutiles et de
nombreuses avancées, dont témoigne le projet de protocole d'accord proposé par·l'ARS, ont été
actées. Il s'agit incontestablement de points positifs, que j'ai soulignés dans la presse locale et pour lesquels je tiens à remercier les services de l'Etat.
Toutefois, la différence de traitement entre les différentes îles françaises doit à mon sens être encore corrigée, fut-ce par étapes et dans la concertation généralisée. Cette revendication est d'ailleurs partagée non seulement par l'ensemble de la classe politique insulaire (comme en témoignent les 3 motions successives adoptées ces dernières années par l'Assemblée de Corse, en faveur d'un trèsnet relèvement du coefficient correcteur) mais aussi par une large part de la population, inquiètepour l'avenir de son système de santé, dont vous connaissez d'ailleurs, mieux que personne, les difficultés induites par les multiples spécificités insulaires.
Difficulté clairement exprimée
Tout ceci n'est pourtant pas une fatalité, et la possibilité de sortir rapidement de ce conflit est bel et bien réelle, ainsi que je l'ai signifié à M. Dominique Blais, Directeur de l'ARS de Corse,
lors de notre entretien Vendredi dernier à Biguglia. Il faut pour cela un engagement clair de l'Etat,
garantissant que le travail d'expertise mené en Corse depuis des années pourra se traduire
effectivement, et dès que possible par un nouveau mode de calcul de l'assiette de ce coefficient.
Or, la communication qui est pour l'instant effectuée autour de la présence de la Corse dans le
«groupe de travail» avec les DOM qui initiera ses travaux à la fin de ce mois de Juin, n'est pas
claire du tout pour ne pas dire opaque, ce qui ajoute au scepticisme ambiant. En effet, ni les
syndicats, ni élus insulaires ne comprennent ce que veut dire l'ARS par le fait que « la Corse va faire bénéficier le groupe de travail du fruit de ses analyses», ce qui ferait de notre île une sorte
d' « avant-garde» du système! Bien au contraire, il n'est un secret pour personne qu'en cette
matière de coefficient correcteur, ce n'est pas la Corse qui est avance en quoique ce soit, mais plutôt les départements d'Outre-mer eux-mêmes, qui bénéficient de longue date d'avantages sans commune mesure avec la situation de notre île. Ce sont donc les territoires ultra-marins qui peuvent servir de base à un diagnostic et à un comparatif fiables, à même de permettre le cas échéant des corrections à l'Automne prochain concernant un relèvement en Corse du coefficient.
J'ai exposé très clairement cette difficulté à Monsieur Blais, qui a d'ailleurs reconnu qu'un effort
devait être fait sur la manière de présenter le contenu des travaux communs, désormais imminents, avec les DOM. Le directeur de l'ARS m'a d'autre part donné l'assurance qu'il fera le maximum àcette occasion pour réclamer que la Corse - dans le cas bien sûr les résultats confortent les analyses menées dans l'île - puisse voir sa situation effectivement prise en compte, par un élargissement de l'assiette de calcul et le relèvement du fameux coefficient. Pour l'heure, et face à une situation quise tend aujourd'hui singulièrement avec des revendications qui se sont radicalisées sur fond de menaces de recours à la force publique pour expulser les grévistes, j'estime que le maximum doit être fait pour assurer une sortie paisible du conflit, sur la base d'une reprise du dialogue avec le Ministère, permettant le cas échéant d'aboutir à une solution de compromis.
C'est pourquoi, afin de favoriser au maximum ce compromis, je prends l'initiative
aujourd'hui de vous proposer, ainsi qu'aux 3 autres députés de la Corse, le principe d'une
réunion (qui pourrait par exemple se tenir en début de semaine prochaine) à Paris afin que
tous ensemble nous puissions répondre aux attentes légitimes des professionnels de la santé et
de la poplulation de notre île.
Dans cette attente et en vous remerciant par avance de votre diligence etc...
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