La tribune des chercheurs - la troisième du nom - s'est tenue vendredi dans la salle de délibérations du conseil général de la Haute-Corse. La manifestation oragnisée par la Société des sciences historiques et naturelles de la Corse en partenariat avec l'université de Corte a tenu, comme les précédentes, toutes ses promesses.
La tribune ouverte par Jean-Baptiste Raffalli, qui n'a pas manqué de saluer au nom de Joseph Castelli la qualité des travaux menés depuis toujours par la Société des sciences, s'est penchée
cette année sur la Corse Médiévale à laquelle les docteurs et doctorants de l'université de Corse, sous la direction du professeur Jean-André Cancellieri ont donné un relief particulier après les
interventions de Francis Beretti, président de la Société des sciences, Antoine Aiello, président de l'Université de Corse et Jean-André Cancellieri.
Des interventions, minutées, des uns et des autres il y aurait mille et une choses à dire tant la tribune fut riche des apports divers et variés des docteurs et doctorants.
On ne pourra jamais en donner, ici, un reflet fidèle mais sans rien retirer des mérites et des qualités des intervenants on peut essayer d'en retirer quelques-uns des intérêts.
Les relations commerciales entre la Corse et Gênes durant les soixante premières années du second gouvernement de Saint-Georges dévelopées par Damien Broc en font partie.
Durant la période étudiée (1483-1540) l'intervenant à révélé que la Corse était le deuxième fournisseur de vin de Gênes et que curieusement Calvi, avec 54% des apports, était le premier port
exportateur de l'Ile loin devant el Cap Corse (23%).
Les raisons du succès tiennent, sans doute, dans le fait que la gabelle pour les navires en provence de Calvi (9 à 10 sous par mezzaroli (100 l) de vin, était beaucoup moins elevée que celle
applquée aux autres ports de Corse (18 sous).
Autre raison avancée plus tard : l'importance de la production viticole de Balagne. On ignore tout de leur qualité, mais il a quand même été établi que les vins corses de l'époque - difficile
d'affirmer qu'ils provenaient tous de Balagne - constituaient 20% du stock de la curie pontificale !
A l'inverse l'huile de Balagne, qui n'était sans doute pas celle qu'elle est devenue, n'a été que très peu exportée vers Gênes. On trouve à peine neuf mentions en 1532 pour 7 à 8 barils mais dont
6 sont, quand même le fait de marchands de Calvi.
Au-delà du vin et de l'huile la Corse exportait du myrte, de la cire, du corail et importait essentiellement des textiles, de la matière première végétale, des métaux (fer, acier, cuivre)
ainsi que des objets fabriqués en métal.
Tous ceux qui sont intéressés par ce travail ainsi que celui réalisés par docteurs et doctorants pourront trouver toutes les interventions de la troisième tribune des chercheurs dans le prochain
numéro "Corse d'hier et demain", une publication de la Société des sciences dédiée à la tribune des chercheurs.
Les intervenants
- Un nuovo percorso di ricercastoriagrafica : il "corridorio tirrenico" nel Medioevo (Corrado Zedda)
- Les relations commerciales entre la Corse et Gênes durant les soixante premières années du second gouvernement de Saint-Georges (c.1483-c.1540) (Damien Broc)
- Elites locales et "coloniales" en Corse à la fin du Moyen Âge. Eléments de prosopographie comparée (Vanina Marchi Van Cauwlaert)
- Le parti populaire corse et le château de Petra Larata au XVe siècle (Antoine Franzini)
- La géopolitique corso-sarde dans l'affrontement Islam-Chrétienté au Moyen Âge : l'image des iles dans les sources arabo-musulmanes (Denis Luciani)
- Approche archéologique de l'habitat du second Moyen Âge de la pieve de Rostino (Haute-Corse), Elodie Tomas
- Caractéristiques et fonctions des tours et des maisons de notables durant le Moyen Âge tardif : état de la recherche dans les villages du nord-est de la Corse (Anne Dor)
- Protomi antropomorfe, spunti di riflessione sulla decorazione architettonica negli edifici religiosi insulari (Paola Camuffo)
Écrire commentaire
PIETRI don Vincent (jeudi, 30 juin 2011 06:53)
La SSHN de la corse a de nouveau démontré, la richesse, et la qualité, de ses rencontres. Le public était nombreux. L'intéret pour la recherche ne faiblit pas