Deux membres présumés du milieu, recherchés dans une affaire touchant à des cercles de jeux parisiens, sont soupçonnés d'avoir échappé à un contrôle en Corse en juin, a-t-on appris lundi de source proche du dossier, confirmant des informations du Point.
Selon le Point, qui révèle l'affaire, le 28 juin, une patrouille de gendarmerie repèrait un mobile home suspect qu'elle se mettait en tête de contrôler. La veille, Charles-Philippe Paoli,
un proche de Charles Pieri, avait été abattu à une vingtaine de kilomètres de là, sur la route de Folelli.
À bord du camping-car, deux hommes, à l'accent corse, se présentent comme un couple d'homosexuels en vacances. Suspicieux, les gendarmes insistaient pour voir les papiers du véhicule. Les deux
"vacanciers" faisaient alors mine de chercher les documents et en profitaient pour déguerpir en courant. Les pandores s'élancaient à leurs trousses. Soudain, un fugitif se retournait et pointait
une arme à visée laser sur l'un de ses poursuivants. À la vue du point rouge qui dansait sur la poitrine d'un des gendarmes, la course-poursuite s'arrêtait net, tandis que les deux hommes
disparaissaient. En fouillant le camping-car, les gendarmes découvraient de faux papiers, de fausses plaques d'immatriculation et des armes de poing.
Selon le Point, les deux vacanciers seraient en fait des pointures du grand banditisme. Jean-Luc Germani, accusé du meurtre du neveu de Jean-Jé Colonna, le "parrain" de la Corse-du-Sud, et
l'un de ses hommes de main, Stéphane Luciani.
Le 8 juin dernier, toujours selon Le Point les deux hommes, très bien "renseignés", avaient échappé au coup de filet lancé dans les cercles de jeu parisiens. Germani est soupçonné d'avoir
voulu reprendre la main sur le cercle Wagram. En janvier dernier, les policiers, qui avaient placé sur écoutes les dirigeants du cercle de jeu, avaient appris qu'il avait débarqué avec quatre
autres hommes pour "inviter" les propriétaires à déguerpir en leur donnant "un quart d'heure".
L'affaire du camping-car, qui pourrait avoir un lien avec le meurtre de Charles-Philippe Paoli, a été confiée aux magistrats de la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille qui
traque le grand banditisme.
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