Deux militaires ont été tués dimanche dans l'est de l'Afghanistan et cinq autres blessés, lors d'un accrochage avec des insurgés, a annoncé l'Elysée, ce qui porte à 72 le nombre de soldats français morts dans ce pays depuis fin 2001. Les victimes étaient des légionnaires du 2ème Régiment étranger de parachutistes de Calvi : le caporal Kisan Bahadur Thapa, 30 ans, et le première classe Gerhardus Jansen, 24 ans. Tous deux avaient rejoint la Légion étrangère en 2008.
L'accrochage mortel s'est produit dans la matinée à proximité de la vallée de la Tagab, a précisé la Défense dans un communiqué."Un élément de la Task Force La
Fayette qui était engagé, avec les forces de sécurité afghane, dans une opération de reconnaissance et de fouille (...) a été pris à partie par un groupe d'insurgés", a-t-on ajouté."Au cours des
combats, deux légionnaires du 2ème REP de Calvi ont été mortellement blessés et cinq militaires touchés. Au cours de cet accrochage plusieurs insurgés ont été tués ou blessés", indique encore le
communiqué.Parmi les soldats français blessés, deux le sont "plus sérieusement, sans que leur pronostic vital soit engagé", a déclaré à Kaboul le lieutenant-colonel Eric de Lapresle, porte-parole
du contingent français en Afghanistan.
"Au moment où les Français et les Afghans se désengageaient (de l'opération de fouille, ndlr), il y a eu des tirs insurgés et un accrochage", au cours duquel les militaires français ont été tués
ou blessés, a-t-il précisé.
Outre les deux français, deux autres militaires de l'Otan dont les nationalités n'ont pas été précisées ont été tués dimanche en Afghanistan.
"C'est avec une très grande tristesse que le président de la République a appris la mort ce matin de deux légionnaires du 2ème REP en Afghanistan", selon un communiqué de l'Elysée, précisant que
Nicolas Sarkozy "présente aux familles et à leurs proches ses plus sincères condoléances et s'associe à leur douleur. Il souhaite aux cinq blessés un prompt rétablissement".
Dans des communiqués distincts, le Premier ministre François Fillon, le ministre de la Défense Gérard Longuet et le Parti socialiste ont également présenté leurs condoléances aux familles et aux
proches des défunts.
"Alors que samedi, l'Otan a connu sa journée la plus noire depuis le début du conflit avec la perte de 30 soldats américains, 7 militaires afghans et un civil, la situation sécuritaire continue
de se dégrader à grande vitesse en Afghanistan", a fait valoir le premier secrétaire du PS par intérim, Harlem Désir.
Il a répété les exigences des socialistes, pour un "véritable débat au Parlement" sur l'engagement français en Afghanistan, et pour "un retrait rapide de nos soldats sans attendre la fin de
l'année 2014".
Le président Sarkozy a lui aussi rappelé le dramatique crash d'un hélicoptère américain samedi, attribué par un responsable de l'armée afghane à une roquette tirée par les insurgés
talibans.
Après ce crash et les décès français, "le chef de l'État exprime, à nouveau, la détermination de la France à continuer d'oeuvrer au sein de la Force internationale d'assistance à la sécurité pour
rétablir paix et stabilité dans ce pays et contribuer à son développement", a ajouté la présidence.
Lors de la seule semaine du 14 juillet, sept soldats français avaient trouvé la mort en Afghanistan, dont cinq dans un attentat-suicide, ce qui avait donné lieu à un hommage national aux
Invalides présidé par Nicolas Sarkozy le mardi 19 juillet.
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