Corsica Libera a tendu la main, dimanche à Corte aux nationalistes modérés, présents à la tribune des Ghjurnate internaziunale, aux côtés de Edmond Simeoni notamment, pour prendre le pouvoir dans l'île aux élections territoriales de 2014.
"Les mois à venir vont être déterminants pour notre pays" car "une forte majorité de l'Assemblée de Corse a décidé de prendre en compte les propositions qui sont
les nôtres", a déclaré Jean-Guy Talamoni, lors de la réunion publique de clôture des 30è Ghjurnate internaziunale de Corte. Il a appelé l'ensemble de la mouvance nationaliste à se mettre "en
ordre de bataille (...) en recherchant une cohésion d'ensemble" dans la diversité pour permettre à "un mouvement national pluriel de devenir l'alternative".
Des représentants des principales formations nationalistes, plus nombreux que les années précédentes, avaient auparavant participé à un grand débat public en présence de plus d'un millier de
personnes. (1)
Edmond Simeoni à la tribune
Edmond Simeoni en faisait partie. Il a exprimé la "volonté de construire par l'action démocratique le rassemblement le plus large possible" dans la perspectives des prochaines élections.
"Nous avons demain la possibilité d'avoir une majorité d'émancipation nationale (...) alors que 85.000 nouveaux arrivants doivent venir en Corse dans les prochaines années", a déclaré Edmond
Simeoni, que l'on n'avait plus vu à Corte pendant plusieurs années, en évoquant les 35% de voix obtenus par la mouvance nationaliste aux territoriales de 2010.
Soulignant que "la plupart des idées nationalistes sont désormais reprises par l'ensemble de la classe politique", insulaire, Paul-Jo Caitucoli, conseiller général de Corse-du-Sud, qui n'est
inscrit à aucune formation, a proposé d'entamer activement les échanges entre organisations dans la perspective d'une prise de pouvoir.
Très acclamé en stigmatisant "la colonisation de peuplement qui se développe tous les jours dans ce pays", Pierre Poggioli, dirigeant de Corsica Libera, a appelé à "un compromis historique entre
les deux familles nationalistes et à l'union".
Evoquant enfin les assassinats qui endeuillent la Corse, Jean-Guy Talamoni a dénoncé "les autorités françaises qui ont failli, laissant se développer le banditisme pour se consacrer exclusivement
à la poursuite des militants politiques".
"La mafia, a-t-il ajouté, ce n'est pas seulement la grande délinquance mais le lien entre banditisme, économie et politique".
"La carte des assassinats et de la spéculation
immobilière se superposent"
Plaidant pour la création d'un "organisme territorial de contrôle des fonds publics", Jean-Guy Talamoni a souligné que la carte des assassinats de ces dernières années et celle de la spéculation
immobilière, galopante en Corse, se superposent car les "deux phénomènes sont intimement liés".
Il a donc souhaité que l'Assemblé de Corse lance une stratégie de développement "bien affirmée (...) rompant avec la logique de l'économie résidentielle et un statut de la citoyenneté corse (pour
faire baisser les enjeux économiques liés à la construction immobilière".
(1)- François ALFONSI (Député Européen Europe Ecologie), Julia SANGUINETTI (PNC-Europe Ecologie), Edmond SIMEONI (Chjama Naziunale), José FILIPPI (Inseme per a Corsica), Paul-Jo CAITUCOLI (Conseiller Général Nationaliste), Jean GRAZIANI (Europe Ecologie-I Verdi)
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