Les soldats du 2e Rep de Calvi victimes de "tirs amis" ?

Une partie des pertes françaises subies dimanche en Afghanistan, où deux légionnaires ont été tués et cinq blessés, pourrait avoir été provoquée par des "tirs amis", probablement français, un type d'incident rare qui a déclenché l'ouverture d'une enquête par l'armée.

 

Ce type d'incident est rare au sein des éléments déployés en Afghanistan, où selon l'état-major le précédent remonte au 23 août 2010 quand trois militaires français avaient également été blessés par des "tirs amis". Une enquête a été confiée au colonel qui commande le contingent français en Kapisa (nord-est), pour analyser les circonstances de l'incident et déterminer d'éventuelles responsabilités. Ses conclusions devraient être rendues à la fin de la semaine prochaine. "Pour l'instant nous disons: il y a doute, ça mérite une enquête", a souligné le colonel Burkhard. Elle devra notamment permettre de déterminer l'origine des tirs, le type de munitions utilisées ou de préciser les ordres de tir qui avaient été donnés.

Deux légionnaires du 2ème Régiment étranger de parachutistes (REP) de Calvi (Corse) ont été tués dimanche dans la vallée de Tagab en Kapisa (leurs corps ont été rapatriés mercredi soir), et cinq autres blessés, lors d'un accrochage avec des insurgés. Deux des blessés, sérieusement touchés, mais dont le pronostic vital n'est pas engagé, ont été rapatriés à Paris. Les trois autres devaient rejoindre prochainement leur unité.

 

Victimes de tirs d'appui ? 

Certains ont notamment pu être atteints par des tirs d'éléments placés "en appui" à 600/700 mètres du lieu de l'accrochage, dont des véhicules de l'avant blindés (VAB) équipés de canons de 20 mm. 
L'incident s'est déroulé lors d'une opération de fouille d'habitations afghanes. Selon l'état-major, vers 8h30 (locales) les soldats français ont essuyé des tirs des insurgés alors qu'ils se désengageaient. "Il y a eu des tirs insurgés et des tirs d'appui contre les éléments insurgés", a souligné le colonel Burkhard. 
 L'un des soldats français grièvement blessé dans la partie nord du dispositif est décédé peu après. Un deuxième légionnaire a ensuite été tué et un autre blessé au sud du dispositif. Le "doute" sur d'éventuels "tirs amis" est "d'un côté, pas de l'autre" du dispositif, a indiqué le porte-parole, sans plus de détail. 
Seuls des éléments français participaient à l'opération, ce qui exclut la présence de soldats de l'Armée nationale afghane (ANA), a-t-il précisé. Des hélicoptères français et américains de la force multinationale sous commandement de l'Otan sont ensuite intervenus contre les insurgés après les accrochages, a indiqué le porte-parole, qui n'a pas exclu "à ce stade" qu'ils aient pu être impliqués dans l'incident. 
L'opération, au cours de laquelle les insurgés ont également subi des pertes, a pris fin dimanche vers 11h. 

Une cérémonie d'hommage aux légionnaires tués - le caporal Kisan Bahadur Thapa, 30 ans, d'origine népalaise, et le légionnaire de 1ère classe Gerhardus Jansen, 24 ans, d'origine sud-africaine - doit avoir lieu vendredi à Calvi, en présence du ministre de la Défense, Gérard Longuet. 72 soldats français sont morts en Afghanistan depuis fin 2001. 

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