Nathalie Kociusko-Morizet, ministre de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement a annoncé officiellement, jeudi en Corse et ainsi que nous vous le laissions entendre, le classement des Bouches de Bonifacio en Zone Maritime Particulièrement Vulnérable (ZMPV) et le renforcement des mesures de protection des mammifères marins.
Le détroit des Bouches de Bonifacio est un site d'une richesse écologique exceptionnelle : il abrite une réserve naturelle de 79 460 hectares et héberge 37 % des espèces remarquables de Méditerranée. Or, 4 000 navires de transport empruntent ce détroit chaque année, 10 %du tonnage transporté étant constitué de matières dangereuses.
La croissance du trafic marchand dans le détroit, et plus particulièrement du transport de marchandises dangereuses et d’hydrocarbures, augmente le risque d’un accident majeur dans cet espace très sensible d’un point de vue environnemental.
Pour mieux contrôler la navigation maritime au large de leurs côtes, la France et l’Italie ont en 2010 demandé à l’Organisation Maritime Internationale (OMI) le classement du détroit en Zone Maritime Particulièrement Vulnérable (ZMPV). S’agissant d’un détroit international, soumis au principe de liberté de la navigation maritime, toute restriction de la navigation maritime nécessite au préalable une décision de classement.
Après une année d’instruction, le comité chargé de la protection du milieu marin de l’Organisation Maritime Internationale (OMI) a approuvé le classement le 17 juillet dernier à Londres.
Cette décision consacre, pour la première fois au niveau international, le caractère exceptionnel du site des Bouches de Bonifacio.
L’Italie et la France doivent désormais définir ensemble les mesures de protection associées au classement.
Dans un premier temps, il s’agira de la mise en place, dès 2012, d’un pilotage hauturier destiné aux navires transitant par le détroit et ayant à leur bord des marchandises dangereuses.La zone maritime particulièrement vulnérable des Bouches de Bonifacio constitue la première de ce type en Méditerranée.
« Ce classement est une décision historique car elle nous donne enfin les moyens de protéger le littoral de la Corse contre les risques liés au transport maritime de matières dangereuses
» a déclaré Nathalie Kociusko-Morizet, également ministre chargée de la mer.
C'est déjà mieux que rien, c'est vrai, mais cela suffira t-il à préserver les Bouches de la catastrophe que l'on ne lui souhaite pas?
Protection des mammifères marins
Parallèlement, Nathalie Kociusko-Morizet, a présenté les nouvelles mesures de protection des mammifères marins. L’arrêté du 1er juillet 2011 interdit toute perturbation intentionnelle des
animaux, ainsi que la destruction ou la dégradation de leurs aires de repos ou d’alimentation. Il interdit également l’importation de produits dérivés de phoques, afin de limiter la chasse
commerciale de ces espèces dans plusieurs pays en dehors de l’Europe.
Les mammifères marins attirent aujourd’hui de nombreuses activités humaines, à vocation touristique (observation des baleines, plongée). Ils peuvent également être gênés par la navigation
commerciale (collisions), par la plaisance (motonautisme) ou par certains aménagements en mer.
Ces mesures nouvelles montrent la volonté de la France de s’engager fermement dans la protection de tous les mammifères marins. Elles concernent tout particulièrement les Bouches de Bonifacio,
qui accueillent plusieurs espèces de dauphins, de cachalots et de rorquals et se situent au cœur du sanctuaire international de protection des mammifères marins en Méditerranée (Pelagos).
Enfin, s’agissant du patrimoine maritime de la Corse, la ministre, qui a visité le phare des Lavezzi, a également annoncé que 9 phares d’intérêt historique seront transférés en propriété de
l’Etat vers le conservatoire du littoral ou les collectivités. Dès 2012, le phare de Senetosa sera cédé au conservatoire du littoral, et celui des Lavezzi à l’Office de l’environnement de Corse.
Urbanisme et Extrême-Sud
Nathalie Kociusko-Morizet a également été amenée à s'exprimer, dans le sillage de la kyrielle des PLU qui viennent d'être annulés, sur les
règles d'urbanisme.
Pour la ministre il importe avant toute chose de travailler en amont en étroite collaboration avec les services de l'État pour éviter ce genre de péripéties. De la même façon Nathalie Kociusko-Morizet, qui n'a pas manqué de le reppeler dans l'Extrême-Sud, il n'est absolument pas question de modifier la loi Littoral en Corse. "
J'aime l'île telle qu'elle est" a t-elle notamment souligné…
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