Paul Giacobbi, président du conseil exécutif de Corse et député de la Haute-Corse réagit à la décision de la cour d'appel de Paris sur l'affaire de Tchernobyl. Dans cette déclaration Paul Giacobbi dit en termes forts son sentiment et toute sa détermination à ce que "vienne en débat à l'Assemblée nationale la proposition de loi sur la "présomption de causalité entre des accidents d'irradiation et l'apparition d'un certain nombre de pathologies" dont il est l'auteur.
« La Cour d'appel de Paris vient de décider le non-lieu dans l'affaire dite de Tchernobyl.
Il ne m'appartient pas bien sûr de contester une décision de justice mais je constate néanmoins que la falsification et la tromperie ont bien eu lieu et que si la justice n'établit pas avec
certitude de lien juridique entre cette entreprise de mensonge, l'absence de mesures de prévention qui en a résultée et la multiplication manifestement anormale d'un certain nombre d'affections
caractéristiques comme le cancer de la thyroïde dans les zones les plus exposées, le bon sens ne peut que le relever et la morale que le déplorer.
La Collectivité Territoriale de Corse poursuivra donc les études et travaux scientifiques indispensables à démontrer quelles ont été les conséquences sanitaires de tout cela et je ferai
tout pour que vienne en débat à l'Assemblée nationale la proposition de loi dont j'ai pris l'initiative depuis de longues années déjà sur la présomption de causalité entre des accidents
d'irradiation et l'apparition d'un certain nombre de pathologies.
A mon initiative, le Conseil Exécutif de Corse a examiné un rapport allouant 400000€ pour financer l’enquête épidémiologique, dans le droit fil des travaux de la Commission Tchernobyl de
l’Assemblée de Corse et bien que notre collectivité soit dépourvue de compétences directes en la matière. L’Assemblera de Corse débattra les 6 et 7 octobre prochains de cette proposition, elle
marquera ainsi sa volonté politique très forte de voir aboutir cette action engagée par cette nouvelle mandature.
Cette enquête est destinée à apporter un éclairage objectif et précis sur l’impact sanitaire de cette catastrophe et sera confiée à un organisme indépendant par appel d’offres
européen.
Cette enquête s’articuler autour de quatre grands axes :
- Analyser la prévalence des pathologies thyroïdiennes survenues dans la période postérieure au passage du nuage,
- Evaluer l’impact de ce passage sur les enfants de moins de 6 ans,
- Définir et mettre en œuvre un registre des cancers, que la CTC revendique depuis longtemps,
- Etudier les facteurs spécifiques de vulnérabilité
Une fois de plus il nous faut déplorer cette culture du secret et du mensonge qui caractérise notre pays ainsi que cette incapacité de notre justice de s'émanciper de cette chape de plomb pour
dire tout simplement le droit et accorder de justes réparations aux victimes.»
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