Jean-Louis Luciani, président de l'office de développement agricole et rural de la Corse a tendu la main mardi matin à Ajaccio aux éleveurs de Corse frappés de plein fouet par la sécheresse. Au cours d'une rencontre avec la presse il a rappelé que "depuis le printemps, la Corse, comme l’ensemble du territoire national, est touchée par une sècheresse qui s’est accentuée pendant la période automnale et qui sévit encore aujourd’hui.
"Cette situation a plongé l’élevage insulaire dans un profond désarroi et les cheptels sont aujourd’hui alimentés grâce à des achats massifs de fourrages et de compléments alimentaires dont le coût ne cesse d’augmenter" a commenté Jean-Louis Luciani.
"Face à cette situation qui met à mal la trésorerie des exploitants, les deux départements corses ont saisi la Commission Nationale des calamités agricoles pour que les difficultés de l’élevage insulaire soient prises en compte dans le cadre de ce dispositif donnant lieu à indemnisation' a souligné le conseiller exécutif en charge de l'office.
" Pour des raisons inexpliquées, les dossiers « sécheresse » n’ont pas été examinés par la commission du 12 octobre dernier laissant les éleveurs démunis face à leurs difficultés. L’ODARC, qui travaille depuis plusieurs semaines en étroite collaboration avec les professionnels, regrette que l’Etat ne prenne pas la mesure des problèmes liés à la sécheresse en repoussant à décembre l’éventuel examen du dossier Corse" a souligné Jean-Louis Luciani.
Dès lors l'office ne pouvait pas rester les bras croisés face à cette situation.
"C’est pourquoi face a cette crise et à la nécessité d’apporter des solutions rapides, l’ODARC engage deux mesures d’urgence qui ont vocation à sauver les cheptels car le risque de non alimentation de ceux-ci est aujourd’hui prégnant".
Première mesure : une enveloppe d’un million d’euros est débloquée pour accompagner les exploitants pour les surcoûts auxquels ils doivent faire face pour nourrir le bétail . A partir d’une
procédure simplifiée et d’un examen rapide, cette aide sera directement versée aux éleveurs. Mais a bien précisé le président de l'Odarc : "Qu’il soit bien entendu que
celle-ci n‘a pas vocation à se substituer à la calamité agricole que l’Etat doit reconnaître et financer.
Les difficultés de trésorerie
de nombre d’exploitations sont extrêmement tendues et certaines ne sont déjà plus en mesure de faire face aux achats de fourrages et de compléments alimentaires."
Et seconde mesure, et non des moindres, la Collectivité Territoriale de Corse consentira aux organisations professionnelles, qui voudront s’engager dans cette démarche, une avance de
trésorerie leur permettant d’accorder des délais de paiement aux éleveurs qui pourront ainsi avoir accès à de l’alimentation aujourd’hui pour un paiement décalé de plusieurs mois, c’est-à-dire
après la sortie de crise.
L’ILOC (Interprofession Laitière Ovine Caprine) nous a déjà fait part de son souhait de s’emparer de ce
dispositif pour la filière qu’elle représente qui est sans doute la plus durement touchée en cette période de gestation et de mise bas.
Enfin, au-delà de ces deux mesures d’urgence, l’Office de Transport de la Corse et l’Office d’Equipement Hydraulique de la Corse ont été mobilisés afin d’expertiser les
surcoûts en matière de transport et de consommation d’eau brute et les éventuelles possibilités d’intervention.
Écrire commentaire