Patrick Strzoda, préfet de Corse, Eric Maire, secrétaire général et François Ravier secrétaire général des affaires corse, ont brossé, lundi, devant l'ensemble de la presse insulaire une large tableau de la situation en Corse sur les plans de la santé, du social, de l’économie et de la sécurité. Un bilan général, en quelque sorte, que le préfet de région renouvellera dans le courant de l’année. Voici ce que, pour l'essentiel, il faut en retenir.
Situation économique et sociale
Si elle est alarmante, elle a aussi des répercussions sur le climat social et sur l’emploi. Il y a actuellement en Corse, une phase de ralentissement économique que l’on retrouve à l’échelle européenne et qui se traduit par les chiffres de l’emploi. Les priorités de l’Etat sont de lutter contre le chômage longue durée avec les contrats aidés et celui des jeunes à qui la formation en alternance semble convenir en Corse où 2400 places sont disponibles à ce jour.
A travers ses moyens financiers l’Etat vient en aide à l’île en permettant de maintenir une activité économique, donc une attention particulière a été portée aux conflits et aux tensions sociales : santé, transport (SNCM, Air France), éleveurs (sécheresse).
Ces situations à gérer font peser sur les élus des tensions particulières puisqu’ils sont les premiers interlocuteurs et les premiers recours et que, dans un même temps ils doivent se projeter dans l’avenir pour administrer leurs territoires.
Ces mêmes élus demandent à l’Etat d’être attentifs à leurs préoccupations : intercommunalité, évolution des dotations de l’état, accompagnement dans l’exercice difficile des droits au sol, développement des agressions dont sont victimes les élus, leurs proches et les bâtiments publics, lutte contre l’insécurité (violence routière, trafic de stupéfiants, etc)
Pour les PMI, l’Etat a une position accompagnante et aidante des collectivités (programme routier), quand au PUI (Programme Urbain Intégré) cette année il se chiffre à 93 M€ et deux projets essentiels sont à venir, la station d’épuration d’Ajaccio et le tunnel de Bastia pour un montant de 60 M€, et dont la programmation va pouvoir être établie.
Dégagements d’office
En ces temps de crise et de difficultés financières, les besoins sont énormes. 10 M€ sont à certifier, mais la préfecture à la certitude aujourd’hui qu’il n’y aura pas de dégagement d’office.
Le PO (Programme Opérationnel) de récupération de 20 M€ non engagé a été alloué à la lutte contre les risques d’inondations (Mai). C’est ainsi aussi, par exemple, que le dossier de Propriano d’un montant de 4 M€ a pu être monté. Les travaux commenceront bientôt.
90 dossiers annuels sont traités en Corse contre 50 en moyenne dans les autres régions.
Plan Local d’Urbanisme
Depuis le début de l’année 7 PLU on été annulés alors que les projets étaient programmés. Il en découle un gel de la situation en attendant un nouveau PLU qui mettra 3 à 4 ans à voir le jour. La conséquence directe est le retour aux documents antérieurs du règlement d’urbanisme qui passe par le préfet, ce qui inquiète à juste titre les maires.
Il est évident que l’on ne peut pas geler l’urbanisme dans les communes.
Une équipe mixte a donc été mise en place pour analyser les décisions du Tribunal Administratif et savoir si les constructions étaient possible ou pas. Pour exemple, Olmeto et Porto-Vecchio avaient des documents administratifs du plan d’urbanisme qui n’étaient pas à jour et plus précisément des zones construites qui n’apparaissaient pas sur les plans. La participation de l’Etat sera active aux Assises du Littoral.
Etablissement Public Foncier
Il prévoit l’achat de terrains qui seront viabilisés, puis revendus avec obligation pour le constructeur d’intégrer nombre de logements sociaux à sa construction. 39 membres (4 de ces
sièges appartiendronstà l’Etat) et un directeur proposeront un PPI (Programme Pluri annuel d’Investissement) qui proposera l’achat de terrains (15 ME de l’Etat versés progressivement à parts
égales avec les collectivités). Le contrôle financier sera fait par un contrôleur d’état et à terme cet EPF deviendra régional.
Pêche et agriculture
Il y aura beaucoup plus d’interlocuteurs dont le DIRM (Directeur Inter Régional de la Mer). Un rendez-vous avec le syndicat des pêcheurs est prévu vendredi en présence du préfet.
Dans le secteur agricole la situation est beaucoup plus préoccupante pour les éleveurs. A la suite du manque d’eau ils devront acheter le fourrage pour leurs bêtes à l’extérieur et devront payer la tonne 360 euros au lieu de 230 sur le continent. Sachant qu’une tonne nourrit 250 bêtes pendant 4 jours et que la période d’agnelage arrive, il fallait trouver une solution. Une mesure de calamité agricole est en cours au niveau comité national. Les dossiers Corses ont été transmis au mois d’août mais la sécheresse ayant démarré plus tard chez nous, les dossiers ne seront traités qu’en décembre pour avoir une vue plus générale du problème.
En attendant deux mesures ont été prises pour permettre aux éleveurs d’acheter leurs fourrages: le paiement en accéléré des primes qui auraient du être versées en début d’année prochaine, et une prime bovins et ovins.
En parallèle, une avance d’1 M€ a été faite, un dialogue a été instauré avec les transporteurs pour que le surcoût ne soit pas imputé aux éleveurs et une discussion a été engagée avec les organismes bancaires pour baisser les taux.
Une réunion avec les éleveurs est prévue courant Novembre.
GALSI
40% de l’énergie produite et consommée dans l’île vient des centrales de Lucciana, qui est à rénovrr et dont la mise en service est prévue pour fin 2013, et d’Ajaccio, qui sera remplacée fin 2017 début 2018. Elles fonctionneront toutes deux au gaz naturel.
La question se pose de savoir comment le reste du gaz parviendra en Corse. La solution du gazoduc Algérie-Sardaigne? Mais ce sera pour plus tard puisqu’il n’y a pas de date de réalisation.
La solution serait la construction d’une ou deux barges avec acheminement du gaz aux centrales. Soit une barge à Ajaccio et une à Bastia, soit deux à Bastia avec l’achat d’un bateau de plus grande capacité. Si l’option barge est retenue, il faudra prévoir 4 à 5 ans de travaux (2016/17).
Occupation du domaine maritime
Evoquée aussi la question des paillotes. A ce propos le préfet de Corse a parlé d’un nouveau rapport de force. L’objectif est de mobiliser les lois de droit uniquement sans aucune action de force
et ce même si cela prend beaucoup de temps.
Nous nous attarderons demain sur les autres thèmes abordés au cours de cette conférence de presse.
Marilyne SANTI
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Ashlyn Sipe (mardi, 24 janvier 2017 17:43)
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