Un piaillement heurte tel un écho les murs de la bibliothèque centrale de Bastia.
Midi va bientôt sonner, le soleil indolent d’automne inonde la place du théâtre. Une nuée de petits tapageurs envahit la terrasse d’un bar en contrebas. La faim devrait se
faire sentir pourtant assoiffés de violence, deux clans se font face.
Tout semble bien orchestré, chaque enfant d’environs 10-11 ans debout sur le muret, dresse son téléphone mobile comme une arme redoutable. De chaque côtés les cris fusent.
Au centre de « l’arène » un petit brun frêle attend anxieux, on ne sait quoi.
Malgré l’immense clameur des enfants, parmi nous tous adultes, il y a le passant qui poursuit son chemin, celui qui regarde du haut de sa fenêtre et le badaud qui assiste à ce spectacle des
rues. Peut-être y a-t-il aussi celui ou celle, pour qui la vie a un sens et qui silencieusement attend à distance proche le premier geste d’agression.
Soudain un blondinet potelet au visage angélique, se jette sur lui, le renverse, replie son bras autour du cou et serre tout en lui assénant sur le visage et la tête des coups poings d’une
violence inouïe, pour un enfant de cet âge.
Les hurlements des petits copains preneurs d’images vont crescendo.
Tout se passe très vite, une femme lui porte secours, mais l’emprise du blondinet est si forte qu’elle ne pourra les séparer. Enfin ! un homme intervient pour lui prêter main forte,
une autre femme se joint et s’adresse aux enfants pour leur dire : « Vous n’êtes pas au cinéma, la dernière fois que des enfants ont fait comme vous, il y a eu un mort!.. »
Les petits anges continuent de vociférer à l’encontre des femmes.
Comment a-t-on pu interrompre leur jeu grandeur nature?
Puis les piailleurs disparaissent à toute volée.
Pourquoi tant de violence et tant d’indifférence ? On croyait la Corse protégée ?
Les bagarres d’enfants ont toujours existé, il faut se mesurer à l’autre pour devenir un homme, pensent-ils.
Mais ce qui interpelle, c’est d’une part la technicité de cette violence, car certains enfants pratiquent des sports de combats. Et d’autre part ces « armes fatales » les téléphones
mobiles, qui photographient, enregistrent la vidéo de l’acte violent, qui sera ensuite « balancé » sur le net. C’est en cela qu’ils sont fatals car ces scènes, sur la toile peuvent
entraîner des traumatismes psychologiques considérables.
Nos chérubins connectés souvent sur le net suivent cette « mode » venue d’ailleurs.
Si l’on cherche la cause de cette violence on peut faire référence aussi, aux jeux vidéo souvent incriminés, au petit ou grand écran.
Mais que penser de l’indifférence des adultes ?
Avons-nous perdu nos valeurs ? Le sens de la famille et son rôle éducatif, le respect de l’enfant ? Cette hypo réactivité des hommes présents à l’exception d’un ce jour-là, nous renvoie au rôle
de l’homme dans notre société Corse.
Aurait-il perdu de son potentiel paternel, protecteur et viril, face aux femmes au potentiel maternel, réactif et combatif ?
Pourtant de l’un et de l’autre naît l’enfant et parfois même « l’enfant roi ».
Un concept plus qu’une expression sur notre île.
« L’enfant roi » ? Un vrai questionnement.
Victoria FONDACCI
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Joueur de jeu vidéo (samedi, 26 novembre 2011 09:11)
Ca a toujours existé, et ça n'a aucun rapport avec les jeux vidéo qui pour rappel ont des petites indications pour montrer si le jeu est adapté a un gamin ou non (+ 12, +18 etc).
Bref encore un pavé pour parler d'une violence qui existe depuis toujours, la Corse n'est pas un paradis et un lieu protégé ''d'ailleurs''. Il faudrait sortir de ce mensonge inventé par une caste d'imbécile il y'a de ça quelques années.