Le président de l’exécutif territorial était, lundi, en déplacement à Bastia pour une journée de travail placée sous le signe des subsides financiers. Après la signature d’une convention controversée sur le financement des routes départementales au Conseil général de Haute-Corse, Paul Giacobbi s’est rendu à l’hôtel de ville de Bastia pour une réunion de travail avec le maire Emile Zuccarelli. Cette réunion portait sur la programmation des grands projets bastiais bénéficiant du soutien financier de la CTC sur la période 2011-2014.
Qu’ils soient routiers ou urbains, les grands projets et leur financement étaient à l’ordre du jour du déplacement bastiais du Président de l’exécutif territorial.
Première halte d’abord au Conseil général de Haute-Corse ou le Président en place, Joseph Castelli, et son prédécesseur, Paul Giacobbi, ont signé une convention pour le financement de travaux sur
les routes départementales. Cette convention permettra la mise en œuvre d’un programme de modernisation et d’aménagement routiers pour la période 2011-2016 avec l’appui financier de la
Collectivité territoriale (CTC).
Un cadeau de 60 millions d’euros
Le département du Nord gère un réseau routier de 2 450 kilomètres et a déjà consacré à sa rénovation, depuis 2001, près de 25 millions d’euros par an, soit environ 300 millions d’euros. L’Etat, à
travers le PEI, apporte une contribution financière à hauteur de 70 % sur la période 2007-2013.
La CTC vient d’offrir, au moyen de la convention signée lundi, 60 millions supplémentaires à la Haute-Corse, comme à son homologue du Sud. Cette contribution se décline en deux axes. Le premier
finance à hauteur de 80 % hors taxes les travaux non pris en compte par le PEI. Le second apporte une aide supplémentaire de 10 % aux dossiers déjà financés à 70 % par le PEI. Le coût total de
l’ensemble de ces opérations devrait dépasser 130 millions d’euros sur cinq ans.
Polémique sur le financement
Mais ce cadeau de Noël avant l’heure a déchaîné les foudres de l’opposition territoriale. Tout en reconnaissant le besoin de rénovation des routes départementales et de désenclavement de certains
cantons de montagne, la Droite et les Nationalistes ont dénoncé, de concert, des manœuvres électoralistes. Ils accusent l’exécutif territorial de puiser dans ses ressources propres pour donner un
argent dont il a cruellement besoin dans un contexte de disette et de rigueur budgétaires. Ils estiment également que cet argent est donné sans contrôle sur son utilisation. Des accusations que
Paul Giacobbi a balayé négligemment d’un revers de main en les jugeant « absurdes et sans fondement ».
Des projets urbains
Quittant le Conseil général, le président de l’exécutif a gagné la mairie de Bastia où son locataire, Emile Zuccarelli, l’attendait pour une réunion de travail dont le but est de définir les
grands projets urbains qui bénéficieront d’une aide financière de la CTC. D’emblée, l’édile a tenu à préciser, pour ceux qui en doutaient peut-être, les bonnes relations qu’entretenait sa mairie
avec l’exécutif territorial : « Cette réunion a permis de constater la parfaite harmonie entre la CTC et nous. Il n’y a pas de points de désaccords ».
Un certain nombre de dossiers ont été discutés, notamment celui de l’extension des infrastructures portuaires où l’étude, diligentée par l’Etat, sur l’impact environnemental et le développement
durable, arrive à terme.
Egalement les projets routiers avec la suspension du schéma de grand contournement de la ville au profit de la dénivellation de cinq carrefours. Emile Zuccarelli a dit sa « préoccupation » sur ce
retard, tout en précisant que c’était « une suspension, pas un abandon ».
Une piste cyclable avant le Tour
Paul Giacobbi a ensuite abordé la problématique du train en expliquant que le programme d’investissement sera présenté à l’Assemblée au premier trimestre 2012. Côté culturel, ont été évoqués le
dossier de rénovation urbaine avec le projet de centre ancien, le Centre culturel des quartiers Sud et le désenclavement du couvent Saint-François et de la Villa Italie, deux propriétés de la
CTC. On peut juste s’étonner de l’énormité du coût des travaux de désenclavement : 2,4 millions d’euros pour seulement 250 mètres de voirie !
Le président de l’exécutif s’est enfin félicité du projet de piste cyclable qui « devrait permettre de traverser l’agglomération bastiaise et dans le démarrage est prévu avant l’arrivée du
tour de France ».
Des projets maintenus
Au final, les deux élus se sont déclarés satisfaits d’avoir réussi à maintenir le financement de la plupart des projets. « L’essentiel des projets contenus dans le programme municipal sont en
cours d’exécution » a affirmé le maire de Bastia. Même son de cloche chez Paul Giacobbi qui assure que, malgré le budget de rigueur présenté la semaine dernière aux élus territoriaux, «
tous les projets sont maintenus. En réalité, la CTC investit nettement plus que d’autres années, mais elle investit différemment sur des travaux adaptés aux capacités des entreprises
locales et donc bénéfiques aux entreprises corses ».
N. M.
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