Le 5 mai 1992 est une date à jamais gravée dans les mémoires. Vingt ans après, la Corse veut rendre un hommage appuyé aux victimes sans qu'aucun match de foot ne soit disputé ce jour-là. Mais les instances nationales du football ne veulent rien entendre. Jeudi Paul Giacobbi est monté au créneau. Il a annoncé qu'il allait demander à Nicolas Sarkozy d'intervenir afin que cette requête devienne réalité.
La décision de la LFP de ne pas décaler la 36ème journée de L1 a une nouvelle fois fait débat jeudi matin dans l'Hémicycle de l'assemblée de Corse à l'occasion de la séance des questions orales à l'exécutif.
ean-Charles Orsucci, pour le Groupe Démocrates, Socialistes et Radicaux, a interpellé le Président Giacobbi sur la question.
Lors de sa question orale adressée à l'exécutif, Jean-Charles Orsucci pour le Groupe Démocrates, Socialistes et Radicaux, s'indignait contre « le non-respect du devoir de mémoire
et l'absence de compassion envers les familles des victimes. Ni les 20 000 signataires de la pétition initiée par les filles d’une victime, ni la position unanime de la Ligue Corse de Football,
ni la motion de l’Union des Clubs Professionnels de Football, ni le courrier des journalistes sportifs insulaires, ni le double vote de notre Assemblée n’auront pour le moment infléchi la
position de la Ligue. »
L'élu remettait vivement en cause dans son discours, l'altitude du président de la LFP Frédéric Thiriez qui a fait preuve de « magnanimité en proposant une minute de silence et le port
d’un brassard noir pour tous les joueurs à l’occasion des rencontres programmées ce week-end-là. »
Saisi par cette question, le président de l'exécutif Paul Giacobbi s'est exprimé de manière virulente.
« Le pouvoir sportif est autonome, dans cette assemblée il ne m'appartient pas d'intervenir dans ce pouvoir sportif. Mais il y a deux sortes d'événements et de difficulté à intervenir
rigoureusement. Nous sentons un sentiment de discrimination et d'à-priori à l'égard de la Corse de la part des instances de football. J'ai rencontré M. Douillet avant-hier à Paris suite à
l'affaire Bastia-Lens. Le ministre m'a certifié qu'il répondrait à mes demandes très prochainement. »
Concernant la tragédie de Furiani, Paul Giacobbi rappelle que cette dernière est « la plus grave qui s'est produite sur le territoire Français et non pas seulement en Corse... Il est
donc évident que l'homme soit rendu dans l'ensemble de la France et non pas que dans l'île comme c'est proposé aujourd'hui. Nous avons presque tous, un parent, un proche ou ami qui a été victime
de cette catastrophe, cet événement mérite donc plus d'attention.
Nous demandons donc qu'une journée d'abstention soit autorisée pour un événement aussi grave. J'ai la ferme intention de saisir
le gouvernement par son ministre des Sports et d'aller au-delà en me tournant vers le président de la République. Nous appelons les instances à traiter la Corse de manière légale et digne. Le
traitement actuel de cette affaire est choquant. »
A. C.
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