Issues des générations du baby-boom, les personnes âgées de plus de 50 ans sont chaque année de plus en plus nombreuses à partir à la retraite. En Corse, ce sont 32 000 actifs qui auront définitivement quitté le marché du travail d'ici 2020. C'est l'Insee Corse, sous la plume de Stéphane Luquet, qui l'affirme dans l'une de ses dernières publications.
Les départs seront massifs dans la fonction publique. L'agriculture sera particulièrement touchée en perdant plus d'un tiers de ses effectifs. L'impact sera moindre dans des secteurs jeunes comme
la construction et le commerce. Malgré les très nombreux départs, la population active continuerait d'augmenter dans les années à venir, préservant ainsi la région d'une baisse de
main-d'oeuvre.
Une place importante des seniors dans l'emploi régional
En 2007, 115 000 personnes ont un emploi en Corse. Bien qu'en constante progression, ces « actifs occupés » sont proportionnellement bien moins nombreux qu'au niveau national, principalement en
raison de la présence moindre des femmes sur le marché du travail insulaire. Chez les 15-64 ans, les actifs en emploi représentent 58 % de la population contre 64 % sur le continent.
Les seniors occupent une place importante dans l'emploi régional. Ainsi, plus d'un emploi sur quatre est occupé par une personne de plus de 50 ans (26 %). Cette part, supérieure à la moyenne
nationale (24 %), place la Corse à la deuxième position des régions où les seniors sont les plus présents sur le marché du travail, derrière le Limousin (27 %). Cette forte proportion de seniors
dans l'emploi devrait continuer à augmenter au vu de la structure par âge de la population régionale. En effet, la génération du baby-boom alimente dès à présent, année après année, le contingent
des plus de 50 ans. Ce « vieillissement » de la population active aura pour principale conséquence des départs à la retraite très importants ces prochaines années. La pyramide des âges de la
population en emploi ne permet pas à elle seule d'estimer les départs en retraite. Certes, l'âge reste la caractéristique principale, mais d'autres composantes influent sur les cessations
définitives
Des âges de départ à la retraite différents selon les secteurs
A l'horizon 2020, 32 000 personnes quitteront le monde du travail, soit 28 % des actifs occupés en 2007. Ces départs concerneront la quasi-totalité des seniors en emploi en 2007 mais également
des personnes plus jeunes (exemple : femmes qui se retirent de la vie active après leur deuxième ou troisième enfant - cf dossier Emploi et salaires des femmes : Etat des lieux des inégalités ;
Insee-Direccte de Corse ; février 2010 ). Ce « poids » de départs est similaire à celui que connaîtra la France métropolitaine alors qu'on aurait pu s'attendre à des départs plus massifs en
raison de la plus grande part de seniors dans la région.
Ce phénomène s'explique principalement par l'importance des emplois non-salariés dans l'économie insulaire (16 % des emplois contre 11 % en France métropolitaine). Cette population, certes
particulièrement âgée (39 % ont plus de 50 ans), part plus tardivement à la retraite que les salariés.
En plus de l'âge et de la présence importante de non-salariés, d'autres facteurs vont influer sur la probabilité de départ à la retraite. La pénibilité du travail, un début de carrière anticipé
(pour la plupart des métiers peu qualifiés) vont ainsi faire baisser l'âge moyen de départ à la retraite. A l'opposé, les métiers nécessitant de longues années d'études vont repousser l'âge des
départs.
L'étude aborde les conséquences d'une telle éventualité sur bien des points.
Un départ sur trois concernera l'administration publique
Un cruel manque de « jeunes » dans l'agriculture
Les secteurs jeunes moins concernés par le renouvellement
des effectifs lié aux départs à la retraite
Le lien départ en retraite-poste vacant pas nécessairement établi
La main-d'œuvre vieillit mais ne diminue pas
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