La plateforme de recherche développement solaire et stockage de l’énergie par les technologies hydrogène baptisée MYRTE (Mission hYdrogène Renouvelable pour l’inTégration au réseau Electrique) a été inaugurée lundi. Cette plateforme est située au centre de recherches scientifiques Georges-Peri de l’université de Corse sur la route des Sanguinaires.
La cérémonie d’inauguration a été marquée par les allocutions du président de l’Université Pascal-Paoli, Antoine Aiello, du président d’Hélion, du directeur du CEA LITEN, du président de
l’Exécutif de la CTC, Paul Giacobbi, du représentant de la Préfecture de Corse, du député-maire de la ville d’Ajaccio Simon Renucci, et de la présidente de Capenergies. Peu après, la visite des
installations a été proposée aux invités qui ont pu avoir une visite guidée du champ photovoltaïque, de la zone de stockage du gaz, de l’électrolyseur et de la pile combustible.
Un tri-partenariat
La plateforme MYRTE est issue de l’élaboration d’un programme scientifique dans un partenariat public/privé réunissant : l’Université de Corse, initiatrice du projet et dont les activités
formatrices et de recherche dans le domaine des énergies renouvelables et des systèmes énergétiques sont connues depuis plusieurs années. On y retrouve une dizaine d’enseignants-chercheurs,
ingénieurs et techniciens qui assure le pilotage et la coordination administrative et technique du projet. L’université conçoit et réalise la centrale photovoltaïque, le contrôle commande du
système et des fonctions de sécurité et en assure l’exploitation. Le second partenaire, HELION, filiale d'AREVA, (Aix en Provence) est un industriel majeur de la filière hydrogène énergie. Son
activité porte sur le développement et la commercialisation de solutions pour la production d’hydrogène par électrolyse et la production d’énergie électrique et thermique à base de pile à
combustible. Il intervient donc en tant que développeur, fournisseur et exploitant de la chaîne hydrogène. Il est également le référent des aspects sécurité liés à la chaîne hydrogène. Le CEA
(Commissariat à l’Energie Atomique et aux Energies Alternatives) organisme public de recherche vient compléter cette organisation. Au sein du CEA, l’institut LITEN (Laboratoire d’Innovation pour
les Technologies des Energies Nouvelles) apporte un soutien scientifique au développement de la plateforme par des études spécifiques sur la production photovoltaïque et le stockage de
l’hydrogène.
Les partenaires du projet MYRTE sont regroupés au sein d’un Groupement d’Intérêt Scientifique (GIS).
Un conseil de surveillance organe consultatif et de contrôle est garant de la pertinence et de la qualité du projet. Celui-ci est composé de la CTC, de l’Etat et de la ville
d’Ajaccio.
Le soutien de l'Etat, de la CTC et de l'Europe
Ce projet, soutenu par la CTC, l’Etat et l’Europe est labellisée par le pôle de compétitivité Capénergie.
Sa naissance est due au constat que le réseau électrique Corse, comme tout les réseaux insulaires, était de petite dimension, sensible aux variations de production, limité en nouveaux moyens de
production, mais aussi que la demande en électricité et en constante augmentation. Les énergies renouvelables sont particulièrement adaptées à ce problème ilien, mais si les énergies dites
intermittentes ne garantissent pas un apport continu, puisque sensible aux variations temporelles, l’énergie dîte fossile est très adaptée aux régions très ensoleillées.
Le principe est de stocker l’énergie via un électrolyseur, qui convertit l’électricité en hydrogène et oxygène pendant les heures de faible consommation. Cette énergie est ensuite restituée via
une pile à combustible, qui reconvertit l’hydrogène et l’oxygène en électricité sur le réseau pendant les heures de fortes consommation (le soir lorsque les panneaux photovoltaïques ne produisent
plus). La chaleur produite par la pile à combustible et l’électrolyseur pourra être valorisée en apportant de l’eau chaude à des bâtiments annexes ou en les chauffant.
Le but est de limiter le recours aux centrales thermiques et de s’affranchir de la limite de 30% d’intégration des énergies renouvelables intermittentes imposées par l’arrêté du 23 avril 2008.
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