Nouvelle tentative d'enlèvement d'enfants ou automobiliste victime de la psychose ambiante? Les gendarmes de la compagnie de Porto-Vecchio tentent de répondre à cette double question depuis mercredi à 16 heures
Les faits sur lesquels se penchent les gendarmes de Corse-du-Sud se sont déroulés à Solenzara sur le coup de 16 heures.
A ce moment-là, selon leurs témoignages, deux fillettes de la cité balnéaire auraient été abordées par un automobiliste qui, toujours selon leurs déclarations, "veut les faire monter dans une
camionette."
Les deux jeunes refusent bien sûr de suivre l'homme et prennent leurs jambes à leur cou puis appellent la gendarmerie de Solenzara pour la mettre au courant des faits.
Les choses vont très vite alors.
Depuis les événements des dernières semaines, on le sait, d'importants moyens ont été déployés sur le terrain pour faire face à des agissements de ce type.
De fait après une heure de recherches, les gendarmes interpellent un automobiliste correspondant au signalement donné par les fillettes.
Il cherchait sa route
Les auditions commencent aussitôt.
Pour les gendarmes il s'agit d'établir si les faits dénoncés par les deux enfants s'inscrivent dans l'ambiance actuelle ou bien s'ils sont face à des faits avérés ?
Selon la version qu'il a livrée aux gendarmes, l'automobiliste interpellé cherchait sa route. Ce serait la raison qui l'aurait incité à se renseigner auprès des fillettes qui, elles, livrent un
tout autre scénario aux enquêteurs.
Quelques heures après les faits les enquêteurs, qui poursuivaient leurs auditions, se penchaient minutieusement sur les deux versions pour, comme ils le disent dans leur jargon, "fermer toutes les portes".
Ils devaient notamment vérifier si la personne interpellée a des antécédents judiciaires ou si de bonne foi, elle cherchait vraiment sa route.
En fait à Solenzara l'enquête ne fait que commencer…
Jeudi matin, les gendarmes n'en avaient pas encore terminé avec leurs investigations et l'automobiliste interpellé se trouvait, toujours, dans les locaux de la gendarmerie de Porto-Vecchio.
L'estru piuvanu
L'estru piuvanu? C'est
l'humeur du jour du signataire de ces lignes. Une humeur pour, soit fustiger, montrer du doigt. Soit
pour applaudir, apprécier. Un
peu comme vous le feriez de chez vous en vous penchant sur l'actualité de notre région.
L'enfant ne serait-il plus roi en Corse?
On est en droit de se poser la question, aujourd'hui, à la lumière des titres qui font la "Une" depuis quelques semaines chez nous.
Pianottoli, Sartene, Corte, Bastelicaccia et Solenzara (?) : la liste de ce que les gendarmes qualifient de tentative d'enlèvement, et plus prudemment de "suspicion" d'enlèvement, commence
à être longue. Trop longue.
La psychose que l'on n'aimerait pas voir s'installer - mais comment y parvenir quand il ne se passe pas une semaine sans que l'on ne signale des faits qui viennent la conforter ? - gagne tous les
jours un peu plus villes et campagnes.
Difficile, en effet, à ce rythme de ne pas y
succomber.
Mais il faut quand même savoir raison garder.
On peut se réunir comme on la fait mercredi dans la région ajacienne. Appeler chacun à la prudence. Conseiller nos enfants. Les accompagner à l'école. Avoir à tout instant l'œil sur eux.
Oui, malheur à celui touche à un enfant, mais de grâce gardons-nous de faire des coupables à partir d'un comportement, d'une attitude, d'une démarche.
Nous tomberions dans des travers que l'on a dénoncé en d'autres temps.
Aujourd'hui il y a mieux à faire. Prévenir, c'est toujours mieux que guérir !
Charles MONTI
Estru : humeur
Piuvanu : de la Pieve (En Corse, longtemps administrée par plusieurs occupants italiens - romains, lombards, pisans, gênois -, la pieve est à l'origine de nombreux toponymes de commune, et plusieurs édifices religieux sont aussi nommés pieve)
Écrire commentaire
cecil andre (jeudi, 12 janvier 2012 11:21)
tu a raison Charles beaucoup de vigilance et surtout ne pas tomber dans la démesure
Lee (vendredi, 13 janvier 2012 09:13)
Mieux vaut pêcher par excès que par défaut. Surtout pour ce genre de chose. Mieux vaut être trop prudent que pas assez!