Dix attentats à caractère crapuleux viennent d'être élucidés en Haute-Corse. Trois hommes ont été mis en examen vendredi à Bastia - cinq autres, gardés à vue devaient subir le même sort dans le cadre de l'enquête sur cette série attentats et une tentative perpétrés en 2010 et 2011 en Haute-Corse, a annoncé Dominique Alzéari, procureur de la République à Bastia.
Placés en garde à vue mardi dernier, ils sont âgés de 23 à 26 ans. Quatre avaient été interpellés dans la plaine orientale. Les quatre autres avaient été extraits de leurs cellules de la maison
d'arrêt de Borgo, près de Bastia, où ils sont détenus pour d'autres affaires.
Dominique Alzéari et le colonel Alain Rodriguez, commandant de la légion de gendarmerie de Corse, ont déclaré à la presse que cette enquête avait permis d'élucider dix attentats commis entre
avril 2010 et octobre 2011 en Haute-Corse, soit plus du tiers des attentats perpétrés dans ce département l'an dernier (27 et 42 en 2010).
Ces attentats avaient visé six résidences principales et secondaires, la marie annexe du village de Prunelli-di-Fiumorbo, des engins de chantiers et des véhicules, dont la voiture d'un
gendarme.
Ils ont été commis dans la plaine orientale, près des villages de Ghisonaccia, Prunelli-di-Fiumorbo, Travo et Ventiseri.
L'enquête avait été conduite par le groupement de gendarmerie de Haute-Corse et la section de recherche de la gendarmerie appuyée par des éléments du Groupe d'intervention de la gendarmerie
nationale (GIGN), soit une cellule d'environ 80 personnes.
La découverte par les gendarmes de deux caches d'explosifs en avril 2010 dans la plaine orientale avait mis les enquêteurs sur la piste des poseurs de bombes, ont indiqué M. Alzéari et le colonel
Rodriguez.
Une information judiciaire avait été ouverte en janvier 2011 pour "association de malfaiteurs, infraction à la législation sur les armes et les explosifs et pour destruction de biens appartenant
à autrui en bande organisée".
Les huit hommes gardés à vue depuis mardi "nient les faits qui leur sont reprochés et ne sont pas connus des services de police", a affirmé Dominique Alzéari.
Le colonel Rodriguez a précisé que les perquisitions réalisées depuis mardi à leurs domiciles ont permis de saisir "des véhicules aperçus sur ou à proximité des lieux de certains attentats et
des deux caches d'explosifs" et que des relevés d'ADN ont été effectués.
Le mobile des attentats serait lié à "des rivalités commerciales, de répartition de territoires et d'implantations d'activités délictueuses", a indiqué le procureur.
Ces affaires n'ont "aucun caractère politique", a précisé le procureur de la République de Bastia, même si deux attentats, contre une résidence secondaire à Aleria et contre une voiture
à Ghisonaccia, en janvier 2011, avaient été "signés" sur place "FLNC".
Bien que jamais revendiqués, ces deux attentats avaient fait l'objet d'une saisine de la section anti-terroriste du parquet de Paris, dessaisi ensuite au profit du parquet de Bastia.
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