Les marins CGT des compagnies SNCM et CMN, déjà en grève il y a une semaine, appellent à cesser le travail jeudi et vendredi pour défendre leur emploi menacé, selon eux, par la concurrence des compagnies "low cost", notamment Corsica Ferries.
Le syndicat réclame l'adoption d'une loi pour que davantage de bateaux basés en France aient un pavillon français de premier registre. Le Sénat doit examiner un amendement en ce sens du groupe communiste.
Dans la ligne de mire des grévistes, Corsica Ferries, compagnie française battant pavillon italien, qui bénéficie en outre, au grand dam de la CGT, des aides dites sociales, permettant de pratiquer des tarifs préférentiels pour certaines catégories de passagers au départ de Nice et Toulon.
Les grévistes demandent par ailleurs un "maintien" du partenariat entre la SNCM et la CMN pour la desserte entre la Corse et le continent, après l'annulation, début novembre par la justice, de la délégation de service public (DSP) attribuée aux deux sociétés.
Le Corse bloqué à Marseille
Dans le cas spécifique de la SNCM, est également dénoncée l'ouverture d'une ligne au départ de Toulon, dont la première traversée devait avoir lieu vendredi. Une ligne "structurellement déficitaire" face à la concurrence de Corsica Ferries, estiment les marins CGT, qui bloquent depuis lundi à Marseille le navire en question, le Corse.
A ces revendications s'ajoute enfin la convocation par la direction de la SNCM d'un comité d'entreprise extraordinaire portant sur la "dénonciation des accords et usages" des personnels navigants en vue de plus de souplesse. "Cette décision unilatérale de la direction (...) tend une nouvelle fois à créer un climat électrique dans une période sensible et déterminante pour l'avenir de la compagnie", déplorent les syndicalistes, qui réclament la réunion d'un conseil de surveillance "en urgence".
"Ce n'est pas le moment d'avoir une grève longue et prolongée", a réagi Patrick Daher, le président du conseil de surveillance du Grand port maritime de Marseille, en marge d'un point presse sur le bilan du port.
La chambre de commerce de Haute-Corse a pour sa part fait part de son "exaspération" face à un nouveau mouvement de grève s'apparentant à "un sabordage", au moment où "les réservations pour la saison semblaient marquer une trajectoire positive".
Début 2011, un conflit de 47 jours avait secoué la SNCM sur fond de craintes d'un démantèlement de l'ancienne compagnie publique, en perte de vitesse depuis plusieurs années.
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