L’augmentation des tarifs de stationnement et d’occupation de l’espace public, annoncée par la mairie de Bastia, fait bondir l’opposition municipale. L’occasion, pour Inseme per Bastia de dénoncer, encore une fois, la « gestion incohérente » de l’équipe en place et de rebondir sur la polémique liée à la pollution du Vieux Port.
La polémique s’était amorcée au dernier conseil municipal, après l’annonce de l’augmentation des tarifs de stationnement et d’occupation de l’espace publique dans le but, à la fois, de
désengorger le centre ville et de remplir, en ces temps de disette financière, les caisses de la ville.
A partir du 1er mars, la zone payante sera étendue à des rues qui, jusqu’à présent, échappaient à la tyrannie des horodateurs (rue Miot, Gabriel Péri, Maréchal Sebastiani, General Graziani, etc).
En même temps, le tarif flambe à 4 euros par jour. Pour compenser ce coût énorme qui pénalise habitants et commerçants, la mairie crée un tarif résident de 1,40 euro, limité à un seul véhicule
par foyer. En parallèle, les tarifs d’occupation du domaine public augmentent de 10 % à 43 % en fonction des zones en saison et de 61 % hors saison. Un exemple symbolique : le petit train
touristique, qui emploie 4 personnes, subit une hausse de 43 % du prix de son parking, qui passe de 700 à 1000 euros par mois.
Les propositions d’Inseme
L’opposition municipale, représentée par Inseme per Bastia, a vivement dénoncé ces hausses « imposées de manière unilatérale, sans proposition, sans concertation, dont la seule conséquence
sera d’empêcher les gens de stationner». Pour les élus nationalistes, cet « emplâtre sur une jambe de bois » ne règlera pas le problème récurrent de circulation d’une ville étirée
comme Bastia qui pâtit, déjà, d’une désertification de son cœur urbain.
Ils proposent donc un certain nombre de mesures qui débutent par une concertation générale avec les habitants et les commerçants, l’extension du tarif résident à toutes les voitures du foyer et
aux personnes travaillant à Bastia, un tarif résident de 40 euros généralisé à tous les parkings souterrains, une franchise d’une heure pour effectuer des achats et une réglementation concertée
des livraisons.
Une plateforme multimodale
Pour freiner le flux des véhicules entrants et les embouteillages, ils suggèrent la construction de parkings de dégagement et d’un parking provisoire Boulevard Gaudin. «Il manque près de 2
000 places de stationnement au centre ville. La ville fait des efforts depuis dix ans pour combler les retards accumulés, mais ne règle pas le problème de fond alors qu’il est réglable par la
mise en place de deux parcs de stationnement, à l’entrée Nord et Sud, et d’une plateforme multimodale pour prendre le relais avec des bus et un tram. Il faut également associer les taxis à une
réflexion globale », explique Fabienne Giovannini, élue municipale. L’idée est d’inciter les gens à prendre les transports en commun en remplaçant les bus trop gros et polluants par des
navettes qui amélioreront la desserte des quartiers.
Des règles pour tous
Fustigeant « une politique au coup par coup qui rend difficile la mise en place d’une interface », Inseme regrette l’abandon du projet de la rocade Nord, s’élève contre celui de la piste
cyclable évaluée à 10 millions d’euros et plaide pour une CAB (communauté d’agglomération bastiaise) élargie jusqu’à Casamozza, L’opposition nationaliste rejette également les hausses des
tarifs d’occupation de l’espace public susceptibles d’induire des pertes d’emplois et conseille, en ces temps de crise et de chômage, de les limiter à 2 % ou 3 % par an. Elle préconise des règles
claires applicables à tous. « Il n’est pas acceptable que certains commerçants se voient exclus de la possibilité d’occuper une partie du domaine public tandis que d’autres se l’approprient
sans autorisation ».
La pollution du Vieux Port
Autre point de polémique : la pollution du Vieux Port, pour laquelle la CAB vient d’être condamnée par le tribunal correctionnel à 100 000 euros d'amende.
Un communiqué du leader d’Inseme, exprimant sa stupéfaction d’apprendre, par voie de presse, les poursuites pénales dont la mairie fait l’objet, provoque l’ire de la majorité municipale. Ange
Rovere, le 1er adjoint, accuse l’opposition nationaliste de faire preuve de « cécité mentale », Emile Zuccarelli, le 1er édile, ironise sur « un avocat qui se fait procureur
».
La réponse de Gilles Simeoni est cinglante. « C’est quand même extraordinaire qu’en 2008, au moment du problème, on demande une audience, on ne nous reçoit pas. On fait une conférence de
presse. On écrit un courrier. On pose deux questions orales. On ne nous répond pas. On apprend, par voie de presse, qu’il y a une condamnation suite à une procédure engagée depuis deux ans. On
n’en savait rien. Le Conseil municipal, qui est quand même l’organe délibérant de la ville, n’en a jamais été informé. On n’en connaît pas le fond. Et, on nous reproche de critiquer cette façon
de faire ! Un tel fonctionnement ne sait jamais vu nulle part, la gouvernance de droit divin, ça suffit ! Cette manière de réagir, cette fébrilité montre que la majorité municipale est aux abois,
elle n’accepte pas que l’on remette en cause 40 ans de pouvoir sans partage, mais ces façons de faire sont en train d’être sanctionnées de plus en plus largement par l’opinion publique
».
Les élus d’Inseme ne se privent pas de tacler, à chaque occasion, une majorité qui ne les supporte pas. Ce n’est pas l’approche des élections législatives, où les deux camps s’affronteront en vue
de l’échéance de 2014, qui va apaiser les tensions et les polémiques. Il y a fort à parier que l’affrontement se fera plus brutal encore, tant l’incompatibilité est profonde.
N. M.
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FIAT LUX (lundi, 06 février 2012 08:42)
Bastia quelle belle ville mais la municipalité actuelle détruit tout :les vieux quartier,faire payer les automobilistes(pour vider la ville),et bientôt quoi d'autre? Alors élus d'inseme continués votre travail.
Sgaiuffu (vendredi, 10 février 2012 19:07)
Nous ne devons pas habiter la même ville,et si l'on veut dire la vérité les tarifs d'occupation du domaine public sont ridicules à Bastia et le tarif pour les riverains a baissé! Les chiffres exacts seront publiés prochainement et je sais que CNI va nous informer.Tout le reste n'est que polémique à l'approche d'échéances électorales