Le procès d'un racket exercé aux dépens d'établissements de nuit du sud de la France, qu'aurait organisé depuis la prison où il est détenu Jacques Mariani s'est ouvert lundi à Marseille. Dix personnes - un des mis en examen ayant finalement bénéficié d'un non-lieu - comparaissent devant la 6e chambre du tribunal correctionnel, présidée par Christine Mée, pour des faits, selon les cas, de travail dissimulé, d'abus de biens sociaux, d'emploi fictif, de détournement ou d'extorsion de fonds selon les cas.
D'ex-dirigeants, de fait ou de droit, de boîtes de nuit et d'un restaurant d'Aix-en-Provence, ainsi que d'une discothèque d'Oraison dans les Alpes-de-Haute-Provence, sont jugés depuis lundi devant le tribunal de grande instance de Marseille aux côtés de Jacques Mariani, son épouse et des proches du fils de Francis Mariani.
Jacques Mariani est le seul à comparaître détenu, purgeant une peine de 15 ans de réclusion criminelle pour sa condamnation en 2008 pour l'assassinat de Nicolas Montigny à Bastia. Il est
libérable en 2016 de la maison d'arrêt de Saint-Maur (Indre), d'où il aurait organisé le racket incriminé.
Selon l'accusation, au téléphone ou via des intermédiaires, il aurait exercé en 2008 et 2009 des pressions auprès de dirigeants d'établissements pour obtenir de l'argent. Et ceux-ci auraient
accepté dans un mélange "ambigu" de crainte et de solidarité dont le procès doit déterminer les contours, en dépit des rétractations survenues au cours de l'instruction.
Toujours selon l'accusation, Jacques Mariani aurait notamment joué de son nom - son père, décédé en 2009 en Corse, était une figure de la bande bastiaise dite de la Brise de Mer - et de sa propre
réputation, "dont il sera beaucoup question au cours de ce procès", a souligné l'un des avocats de Mariani, Me Eric Dupond-Moretti.
Le réquisitoire est attendu mercredi soir ou jeudi, après l'audition des prévenus et de deux témoins, dont un bijoutier parisien auprès duquel le couple Mariani aurait acquis de nombreux bijoux
sans les payer.
Les audiences s'achèveront par les plaidoiries de la défense, le jugement doit être mis en délibéré
Racket dans la région aixoise : Sept personnes écrouées
Par ailleurs sans lien avec le procès qui s'est ouvert à Marseille, sept personnes, dont deux gérants d'établissements aixois, ont été écrouées dans le cadre d'une enquête sur un racket présumé
par le milieu corse, a-t-on appris lundi de source proche de l'enquête.
Les deux gérants, de victimes de cette bande, qui rackettait établissements de nuit et restaurants de la région aixoise, sont devenus aux yeux des enquêteurs de la police complices de ces
malversations. Ils sont également suspectés d'abus de biens sociaux et de blanchiment.
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