La violence a été mise sur la place publique vendredi soir dans la salle Sampiero Corse du palais des congrès d'Ajaccio par Frequenza Mora et Corse-Matin.
Ce débat en direct, animé par Thomas Brunelli et Isabelle Luccioni, a permis au public, lors de la deuxième partie de la soirée, de poser des questions à Patrick Strzoda préfet de Corse, Jean–François Lelièvre coordinateur de la sécurité intérieure, Thomas Pison procureur de la République, Pierre-Marc Panazio, directeur départemental de la Sécurité publique, Christian Rodriguez colonel commandant la région de gendarmerie corse et Maître Gatti. L’émission sera diffusée sur Frequenza Mora le mercredi 15 février entre 12 et 13h et retranscrite dans l’édition de Corse-Matin du même jour.
7 239 faits délictueux en 2011
Le bilan de l’activité des services de sécurité en Corse-du-sud pour l’année 2011, présenté il y a quelques semaines par le préfet de Corse, avait fait état en matière de délinquance générale de 7 239 faits délictueux enregistrés, soit + 7,8 % par rapport à 2010. A cela s’ajoute les violences à l’encontre des élus, les attentats (62 en 2011), les homicides au nombre élevés (22 et 16 tentatives), la drogue, qui ne touche pas l’île par les grands trafics mais par la consommation locale en augmentation à partir des réseaux de proximité, et enfin les armes, problème inquiétant en Corse.
Des armes à gogo
Les chiffres dont dispose la préfecture (armes détenues légalement) sont les suivants: 1 870 armes de 1ère et 4e catégorie, 12 952 armes de 5e et 7e catégorie, soit une arme environ pour 10
habitants, à quoi il faut rajouter certains types de fusils à un coup non soumis à déclaration ou autorisation, et toutes les armes qui circulent irrégulièrement.
Détenir une arme est la première marche vers la violence, d’autant plus que les homicides sont aussi commis avec des armes de chasse. Le préfet de Corse engagera prochainement une politique de
retrait des armes détenues par des personnes ayant un comportement violent ou menaçant.
Drogue : 34 réseaux démantelés
Quand à la drogue, les actions des divers services concernés ont été intensifiées et les différents fonctionnaires de police et de gendarmerie qui sont concernés travaillent tous et à divers
niveaux sur ce problème. Grâce à ces personnes (1 500 dans la gendarmerie), 34 réseaux ont été démantelés sur l’année 2011, le nombre de trafiquants interpellé est lui aussi en augmentation. Les
grands services nationaux ne sont pas présents en Corse car les gros trafics de drogue passent par-dessus la Corse, et si certains Corses ont été impliqués dans ces affaires, ce n’est pas pour
alimenter l’île, mais bien la capitale et certaines grosses villes européennes.
Grande criminalité
La grande criminalité en Corse n’est pas une fatalité, sur 22 homicides cette année la moitié correspond à des violences intra familiales et l’autre à des règlements de compte dont l’élucidation
demande un travail colossal et une aide de la société qui n’est forcement fournie. La justice en Corse est parfaitement outillée et elle a la légitimité pour travailler sur ces dossiers.
Jirs
Les JIRS (Juridiction interrégionale spécialisée) ont a été créées en 2004. Elles sont au nombre de 8 sur le territoire national dont celle de Marseille dont dépend la Corse. Ces structure
avaient été mises en place pour que des magistrats ayant plus de moyens, plus de temps et, parfois, une meilleure formation puissent recevoir les dossiers les plus complexes et ayant des
ramifications sur le plan national, voire international. En 2011 seulement six dossiers ont été confiés à la JIRS de Marseille. Cette juridiction très contestée l’est aussi par la ligue des
droits de l’homme.
Les sujets développés lors de ce débat, ont été suivis de questions posées par le public aux représentants des services de l'État présents à la tribune.
A écouter donc sur Frequenza Mora et à lire sur Corse Matin ce mercredi.
Marilyne SANTI
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