Sept ans de prison ont été requis jeudi contre Jacques Mariani qui comparaît depuis lundi devant le tribunal correctionnel de Marseille pour des faits présumés d'extorsion de fonds dans des boîtes de nuit.
Jacques Mariani, 46 ans, qui a passé "25 ans de sa vie en prison" comme il l'a répété dans le box, purge actuellement une peine de 15 ans de réclusion criminelle pour l'assassinat d'un nationaliste corse à la maison d'arrêt de Saint-Maur. C'est depuis cette prison qu'il aurait organisé selon l'accusation, en 2008 et 2009, le racket incriminé dans cette affaire aux dépens de boîtes de nuit et d'un restaurant d'Aix-en-Provence, et d'une discothèque des Alpes-de-Haute-Provence.
Le vice-procureur de Marseille Marc Rivet qui a requis également une amende de 100.000 euros et un mandat de dépôt à l'encontre de celui qu'il a présenté dans son réquisitoire comme "un criminel aguerri", "sans limite", déjà condamné pour assassinat, "endurci", "sans regret et, je crois, sans remords" a convenu, cependant qu'il s'agissait d'un "curieux procès", où "les gens et les mots ne semblent pas toujours avoir été à leur place". "Généralement, j'ai une boîte avec des coupables, une autre avec des victimes", a-t-il dit.
Mais dans cette affaire, les dirigeants d'établissements victimes a priori du racket ont finalement été mis en cause aux côtés de Mariani pour des faits présumés d'abus de biens sociaux, de travail dissimulé, de détournement de fonds et de complicité d'extorsion selon les cas.
"Nous sommes dans une situation d'absurde judiciaire où je dois requérir sans les victimes, et même par devers les victimes qui non seulement ont renoncé à se constituer partie civile, mais viennent à la barre pour se porter garantes de la moralité de celui que je décris comme leur agresseur", a souligné Marc Rivet, la procédure ayant donné lieu à nombre de rétractations.
Le vice-procureur a donc requis à l'encontre de huit autres prévenus, dont l'épouse de M. Mariani et deux hommes de main, des peines allant de 12 mois de prison avec sursis à deux ans ferme, assorties d'amendes de 30.000 à 100.000 euros et d'interdictions d'exercer pour les dirigeants concernés.
Il a réclamé la relaxe d'une neuvième personne et la dissolution d'une SARL assurant la gestion d'une grosse boîte de nuit d'Aix-en-Provence, la Joia, principal établissement concerné dans l’affaire.
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