La 8ème édition du festival E Teatrale se tiendra à Bastia du 8 au 15 mars. Avec 21 spectacles à l’affiche en langue corse ou française, ce festival de théâtre est une occasion unique de présenter un panorama de la production insulaire. Entre professionnels et amateurs, adaptations du répertoire classique ou créations originales, il est la preuve que le théâtre corse est bien vivant. Explications de Francis Riolacci, adjoint au maire, délégué à la Culture, et de François Berlinghi, président d’E Teatrale.
Le théâtre corse est bien vivant. S’il manque parfois de spectateurs, il ne manque pas de talent, de dynamisme, de créativité tant au niveau des auteurs, des metteurs en scène et des comédiens.
C’est le message qu’essaye de livrer, chaque année, le festival E Teatrale, dont le mérite est de faire le point sur l’état des lieux de la création insulaire. Cette huitième édition fournit la
preuve d’une activité artistique régulière, permanente, qualitative et variée.
Valoriser le théâtre corse
Né de la volonté de François Berlinghi, président d’une association théâtrale et de son directeur artistique, Jean-Pierre Lanfranchi, E Teatrale poursuit un double but : valoriser le
travail des compagnies de théâtre insulaires auprès de la population locale et le faire connaître auprès des professionnels nationaux du théâtre vivant. Des programmateurs sont invités chaque
année. « Ce festival se veut un atout collectif au service du théâtre corse. C’est un moyen de rencontre entre des troupes insulaires et des programmateurs d’abord insulaires comme les
communes et, ensuite, continentaux. Les résultats sont probants puisqu’il y a une progression du nombre des troupes corses engagées pour présenter des spectacles sur le continent », explique
François Berlinghi, son président. Cette mise en réseau avec des professionnels extérieurs est, selon lui, « un moyen d’échange et une source d’enrichissement pour les artistes corses
».
Une programmation variée
La programmation de cette 8ème édition s’articule autour de deux axes : une programmation officielle privilégiant la variété et la qualité et une scène ouverte qui témoigne de la diversité et du
travail des compagnies. Elle se veut éclectique avec des spectacles pour tous les âges, des scolaires aux adultes, et pour tous les goûts.
Le répertoire classique est présent avec Les joyeuses commères de Windsor de Shakespeare adaptées en langue corse par Unita Teatrale et Les Précieuses ridicules de Molière.
Des auteurs contemporains avec notamment Une laborieuse entreprise d’Hanokh Levin ou Kadish d’Allan Ginsberg.
Des auteurs insulaires avec une adaptation du Prophète de Khalil Gibran par Francescu Raffaelli et deux pièces en langue corse avec U Teatrinu qui présente une libre adaptation de Don Quichotte
de Cervantès et d’Ofelia d’Antonin Arca.
Le clou de cette manifestation sera certainement le spectacle Gomorra de Roberto Saviani, joué en napolitain et sur titré en français. Le festival débutant le 8 mars, journée mondiale de la
femme, il s’ouvrira sur Paroles de femmes, où six comédiennes insulaires proposeront des courts extraits d’œuvres, notamment de Stefan Sweig, Fellini ou Albert Cohen, parlant des femmes.
Un fort soutien municipal
Ce festival bénéficie du soutien des partenaires institutionnels : la CTC, le conseil général et surtout la mairie de Bastia « sans qui le festival n’existerait pas » précise François Berlinghi.
La ville met à disposition des moyens financiers avec une subvention de 20 000 €, mais aussi techniques, humains et trois lieux des représentations. « La municipalité a voulu montrer tout
l’intérêt qu’elle porte à la création en général et au théâtre en particulier. Nous travaillons à enraciner Bastia comme une ville phare dans le domaine du spectacle vivant et du théâtre en
particulier. Elle dispose d’un outil exceptionnel : le théâtre municipal et son plateau. Ce festival met en lumière un terreau qui demande à être soutenu et a des perspectives de
développement », indique Francis Riolacci, adjoint au maire, délégué à la Culture.
Une volonté politique qui se traduit aussi par la demande de labellisation du théâtre municipal en scène nationale. « Le travail des compagnies démontre que cette volonté de création d’une
scène nationale s’appuie sur une réalité locale, celle de professionnels de théâtre ou d’amateurs qui ont une activité importante », poursuit Francis Riolacci.
Un festival populaire
Ce festival se voulant populaire, les tarifs pratiqués sont à la portée de tous : de 12 € en plein tarif à 3 € pour les scolaires, des tarifs réduits à 8 € et des abonnements modiques pour 3 ou 6
spectacles. Cette initiative heureuse espère fidéliser les spectateurs et l’inciter à découvrir plus d’un spectacle.
Populaire, le festival l’est aussi dans le choix des lieux. Outre le théâtre municipal et le théâtre de poche Sant’Angelo, la Salle polyvalente de Lupino, spécialement réaménagée pour l’occasion,
accueillera pas moins de six pièces. « On essaye d’emmener le théâtre dans des quartiers où il n’a pas l’habitude d’être », commente Francis Riolacci. Une façon de préfigurer le centre
culturel des quartiers Sud, dont l’ouverture est prévue pour 2014, et dont la première pierre sera posée avant la fin de l’année.
N. M.
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