Le président de la fédération UMP de Corse-du-Sud s'est fixé un objectif : atteindre la barre des 30 % en Corse au premier tour des élections présidentielles. Pour cela, avec la fédération de la Haute-Corse et les deux députés sortants, il a mis en place un comité de soutien à Nicolas Sarkozy pour expliquer et convaincre. Pour Corse Net Infos, il défend le bilan du Président de la République, démonte les critiques qui pleuvent sur sa personne et pourfend, au passage, le candidat socialiste.
- Quelles seront les actions du comité de soutien à Nicolas Sarkozy ?
- Les actions ont commencé, jeudi, par une réunion à Lumio et une autre à Ajaccio, toutes deux avec Xavier Bertrand. La réunion d’aujourd’hui à Corte se veut régionale parce qu’elle regroupe deux
fédérations : c’est une première. Tout au long de cette campagne, dans les deux départements, nous ferons des réunions dans les microrégions pour aller expliquer, au plus près, à la population le
bilan de Nicolas Sarkozy et ce que l’on nous promet de l’autre côté. Nous mettrons les deux candidats face à face afin que les gens puissent prendre leurs décisions en toute connaissance de
cause.
- Comment qualifiez-vous le bilan corse de Nicolas Sarkozy ?
- Il est d’abord important de parler d’un bilan général puisque la Corse est une région de France. Quand la France va mal, la Corse va mal. Ensuite, même ses détracteurs les plus sévères ne
contestent pas le fait que, depuis 10 ans, Nicolas Sarkozy s’est investi, plus que quiconque, pour la Corse. Quand il viendra entre fin mars et début avril, il fera, une fois de plus, des
annonces importantes. Nous sommes ici dans l’université où, grâce à son action, un certain nombre de choses ont pu se faire et continuer à se faire. Des militants m’ont demandé d’éditer une
plaquette spécifique sur les actions et les réalisations de Nicolas Sarkozy en Corse durant ce quinquennat. Elle sortira en milieu de semaine prochaine pour que tout le monde puisse avoir à
l’esprit ce qui a été fait, également du temps où il était ministre de l’Intérieur.
- Comment expliquez-vous le décalage entre ses actions, que vous dites nombreuses, et le ressenti de la population ?
- Je n’ai pas l’impression que c’est mal ressenti. Il y a des interrogations, c’est vrai. Xavier Bertrand a répondu à un grand nombre de questions de militants, de sympathisants, d’amis et de
gens qui ne partagent pas nos idées politiques, mais qui sont intéressés par les deux sons de cloche de la campagne. Dans ces petites réunions, nous pouvons nous adresser directement aux
personnes et répondre aux questions qui les intéressent.
- Que pensez-vous des propos de Nicolas Sarkozy sur la charte régionale ?
- Ne parlant pas le corse, je suis pour la sauvegarde et la renaissance de la langue. Je suis absolument contre la co-officialité qui, pour moi, est une route très dangereuse qui serait forcément
la porte ouverte à des dérives. De toute façon, le fait de soutenir un candidat, de penser que c’est le meilleur et, pour ma part, le seul à pouvoir mener les affaires de la France dans les cinq
prochaines années, ne signifie pas que j’adhère à tout ce qu’il dit. Nous ne sommes pas des fans, Nicolas Sarkozy n’est pas notre gourou. Aujourd’hui, on nous propose deux offres : Nicolas
Sarkozy et François Hollande. Pour moi, le choix est simple ; pour d’autres, moins. Eh bien, pour ceux pour qui ce choix est moins simple, c’est notre rôle d’aller les trouver pour leur expliquer
pourquoi notre vision des choses est la meilleure et la seule capable de garder la France en 1ère division. Toutes les belles promesses de François Hollande qu’il ne compte pas tenir, s’il
essayait de le faire, l’état de la France sera pire que celui de la Grèce.
- On parle beaucoup sur le continent du rejet de la personne de Nicolas Sarkozy. Le ressentez-vous ici ?
- Non. Vous touchez à un point crucial et, pour moi, le point principal de cette campagne. Le tour de force, qu’ont réussi le parti socialiste et l’opposition dans son ensemble, est de mettre un
phare énorme sur la personne de Nicolas Sarkozy, y compris en attaquant son physique, pour expliquer que ce ne sera pas un bon président. Je comprends tout à fait que sa personnalité puisse
rebuter, qu’on ne l’apprécie pas. Mais Nicolas Sarkozy ne se propose pas de devenir le G.O de la France, mais à nouveau le Président de la République française.
- On critique violemment sa manière de vivre ?
- Ce qu’il fait dans sa vie privée, les restaurants dans lesquels il dîne, les bateaux sur lesquels il passe ses vacances, les avions dans lesquels il vole, sincèrement, cela ne m’intéresse pas.
Ce qui m’intéresse, c’est ce qu’il a fait et qu’il fera pour la France. En face, il y a la démagogie de gens comme Laurent Fabius qui parle de la droite comme étant le parti des riches. Laurent
Fabius et sa famille ont gagné leur argent honnêtement, mais ils en ont beaucoup. François Hollande lui-même ne fait pas partie des plus démunis, il ne va pas manger tous les jours au Mac Donald
et ne fréquente pas les Restos du cœur. Je n’ai aucun problème avec le fait que François Hollande mange Chez Laurent une salade à 110 €, s’il peut se la payer, grand bien lui fasse !
- Vous parlez de comparer les deux candidats et leurs propositions.
- Il faut que cette campagne se fasse sur des thèmes, sur des propositions concrètes : qu’est ce que le candidat François Hollande va faire pour la France, ces cinq prochaines années ? Et pas
voter pour moi parce qu’il ne faut pas voter pour lui, c’est la pire des façons de faire de la politique ! En tant qu’électeur, je veux qu’on me dise pourquoi je dois voter pour la personne qui
vient se présenter devant moi, pas pourquoi je ne dois pas voter pour les autres. C’est ce que font les socialistes, Mélenchon et Marine Le Pen. François Hollande dit, sans en penser un mot, que
la campagne présidentielle doit être le moment où le débat s’élève, où on doit parler des sujets qui préoccupent les Français. On n’a pas beaucoup de temps pour le faire, il est temps de
commencer.
- Qu’est-ce qui les différencie ?
- Nicolas Sarkozy mène une campagne où, comme à son habitude, il dirige les débats. François Hollande est derrière et dit à chacun ce qu’il a envie d’entendre. J’espère que les Français, le
moment venu, sauront faire la différence entre un homme sincère, même si tout ce qu’il dit ne plait pas, même si tout ce qu’il a fait n’a pas réussi. En tous cas, il a fait. Ce qui est certain,
c’est que ce qu’on nous propose en face, c’est rien ou pas grand chose.
- Vous croyez sa victoire possible ?
- Oui, je crois en sa victoire, bien sûr.
Propos recueillis par Nicole MARI
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