La présidente de la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) a annoncé dimanche le lancement d'une mission d'enquête sur les méthodes de la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs), mise en cause dans l'instruction de plusieurs dossiers criminels en Corse.
"La fédération n'a pas à se prononcer sur le fond de ces dossiers, mais elle a relevé des dysfonctionnements de la justice qui devient expéditive et ouvre la porte à l'arbitraire", a déclaré la
présidente de la FIDH, Souhayr Belhassen, qui a rencontré, vendredi à Vero, près d'Ajaccio, des personnes en grève de la faim pour protester contre le déroulement de l'instruction de dossiers
criminels.
Depuis plus d'un mois, une campagne de soutien se développe en Corse pour Guy Orsoni, en grève de la faim depuis le 13 février à la prison de Grasse (Alpes-Maritimes), afin de dénoncer le
déroulement de l'instruction des trois dossiers criminels dans lesquels il est mis en examen.
Son père, Alain Orsoni, ancien dirigeant nationaliste et président du club de football Athletic Club Ajaccio (L1), l'a rejoint dans cette grève de la faim, avec trois proches de la famille, dont
Christian Leca, maire de Vero (Corse-du-Sud), qui a dû stopper son jeûne après un malaise cardiaque.
La mission d'enquête de la FIDH, d'une semaine à 10 jours, consistera à solliciter des juristes étrangers pour qu'ils se penchent sur les dossiers d'instruction et entendent toutes les parties
impliquées, dont les juges de la Jirs, a précisé le représentant de la Ligue des droits de l'Homme (LDH) en Corse, André Paccou.
La présidente de la FIDH, accompagnée du président d'honneur de la LDH, Michel Tubiana, était en visite dans l'île pour participer à la cinquième édition des "8 heures pour la solidarité". Ce
débat public a notamment traité de "la coopération entre la rive Nord et la rive Sud de la Méditerranée." (Voir par ailleurs).
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