La proposition de Veolia de céder la SNCM à la CTC pour 1€ fait bondir le président de l'exécutif. Paul Giacobbi dénonce "la gestion calamiteuse " de Veolia et estime que la CTC ne "doit pas régler l'ardoise de son incurie". Il s'attache à démontrer que la reprise de la SNCM serait "tout, sauf un cadeau".
Mercredi matin à l'assemblée de Corse, Paul Giacobbi était très remonté. Les discussions, les tensions, les rumeurs, les injonctions, les menaces, qui "enfument " le dossier de la
desserte maritime Corse/Continent, ne sont vraiment pas de son goût. Et il a tenu à le faire savoir haut et clair. "Je suis peu sensible aux pressions et aux rodomontades".
Une bouffée délirante
Par dessus tout, ce qu'il ne digère pas, c'est l'ahurissante proposition fortement médiatisée de Gérard Couturier, le président du conseil de surveillance de la SNCM, de céder la compagnie à la
Collectivité territoriale (CTC) pour 1 €. "J'ai été surpris par cette bouffée délirante de proposer la SNCM à 1€. C'est une manière de faire fantaisiste et révélatrice des difficultés du
groupe Veolia qui est lourdement endetté et coutumier du fait. Il a clamé qu'il veut vendre son activité transport mais aucun pigeon ne s'est présenté. Cette manière de procéder est inconvenante
et répréhensible ".
Et d'expliquer ironiquement que Veolia ne peut céder gracieusement et en totalité ce qu'elle ne possède pas. La société ne contrôle que 33 % du capital de la SNCM, et encore indirectement à
travers Transdev Veolia.
1€, c'est cher !
Le président de l'exécutif va, ensuite, remettre sèchement les pendules à l'heure aussi bien pour la compagnie que pour les syndicats et les élus qui semblent tentés par l'aventure. " La SNCM
à 1€, c'est horriblement cher parce qu'elle vaut moins qu'1€ ".
La démonstration sera brutale. Au moment de sa privatisation, la SNCM, recapitalisée par l'Etat, n'a plus de dettes, sa valeur est établie à, au moins, 190 millions d'euros. Paul Giacobbi estime
donc que la proposition actuelle de 1 € signifie que les dirigeants de la SNCM ont "en 4 ans, annihilé par une gestion calamiteuse 200 millions d'euros".
Une reprise coûteuse
Selon lui, la facture de la reprise de la SNCM serait salée. Elle devrait, d'emblée, englober 50 millions € de trésorerie et une forte recapitalisation pour compenser les pertes. A cela s'ajoute
le coût de la restructuration "d'autant plus gigantesque que Veolia se lave les mains de sa responsabilité d'employeur" et le remboursement probable des subventions liées au service
complémentaire qui ont été jugées illégales. Subventions qui, cumulées sur 7 ans, atteindraient 200 millions €. Une société, la Sernam, vient juste d'être condamnée par l'Europe à rembourser une
aide indue de 650 millions €.
Refusant de "régler l'ardoise de l'incurie", le président de l'exécutif rencontrera, dans les prochains jours, le président du groupe Veolia et le directeur général de la Caisse des
dépôts et consignations pour "relancer une situation qu'ils ont rendue dramatique".
N. M.
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Treena Barrio (mardi, 31 janvier 2017 21:17)
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