Henry Savary est un président heureux. Samedi le comité corse de rugby, qu'il préside depuis plusieurs années, inaugure, à Lucciana, des locaux qui lui appartiennent. C'est le seul comité dans ce cas au niveau national. Normal, dès lors qu'un sentiment de fierté anime cet inlassable serviteur du rugby insulaire. Interview
- Enfin le comité de Corse dispose d'un vrai siège ?
- Le Comité Corse est le seul, au niveau national, à disposer de ses propres locaux qu'il a contribué à financer et à faire financer par plusieurs partenaires. Mais ce siège sera avant tout
un outil au service du seul rugby. Nous voulons en faire le creuset du rugby en matière de formation. Formation et suivi des jeunes de toutes nos sélections, formation des éducateurs, formation
des arbitres etc. Mais nous ne limiterons pas à cela. Nous visons d'autres objectifs…
- C'est à dire?
- Nous allons complèter ces installations avec la création dans un autre bâtiment de vestiaires, de salles de cardiologie, de soins et de contrôle anti-dopage. Ainsi, à terme, notre site de
Lucciana pourrait devenir un vrai centre de haut niveau dédié au rugby.
- Le rugby Corse justement : ou en est-il ?
- Nous comptons près de 1 500 licenciés. Nous sommes très loin derrière les 10 000 du football, mais nous progressons tous les jours. Néanmmoins, pour aller dans ce sens il faudraitt que nous
comptions, à terme, au moins deux clubs de Fédérale. Pour ce faire il faudrait qu'ils disposent davantage de moyens financières. Hélas, les sponsors ne sont pas légion ce qui rend la tâche des
clubs difficiles. De plus et à l'inverse des clubs continentaux qui en raison de leur proximité donnent l'occasion aux joueurs de "tourner", il n'est jamais aisé de faire venir un élément
continental en Corse.
- Quelle est la solution alors ?
- Il faut travailler au niveau des jeunes. Aujourd'hui nous en avons dans toutes les catégories et leur progression, tant au plan quantitatif que la qualitatif, est très intéressante.
- Votre sentiment à l'heure d'inaugurer le siège du comité?
- Un sentiment de fierté bien sûr. Mais aussi de satisfaction. N'est-il pas agréable de constater que le rugby corse, et cette réalisation le prouve, existe ? Notre satisfaction vient aussi du
fait nous être soustraits de la main-mise sur nos affaires d'un comité comme celui de la Côte d'Azur, par exemple.
- Pierre Camou, le président de la Fédération française de rugby, sera présent : Quel cadeau va t-il faire au ballon ovale Corse ?
- Sa présence c'est comme un signe amical, mais fort, envers le président et le comité corse de rugby. Cela dit il faut savoir que la FFR alloue 500 000 € pour les déplacements des équipes
insulaires…
- Un comité flambant neuf pour un nouveau départ alors ?
- Je qualifierai plutôt cela comme un premier grand pas, comme une grande marque de confiance, dans l'avenir du rugby corse !
Charles MONTI
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