Nouvel épisode du feuilleton entre le Sporting et la Communauté d'Agglomération de Bastia (CAB) à propos du stade Armand-Cesari. Prise au dépourvu par la décision des dirigeants du club de quitter le stade, la CAB tente de déminer le terrain sans lâcher ses positions. Son président, Emile Zuccarelli, réitère ses refus tout en se déclarant ouvert à la discussion ! Un "Non, mais" qui laisse perplexe.
Les relations entre le Sporting Club de Bastia et la CAB sont-elles à ce point si détériorées que les deux parties ne se parlent plus que par média interposé ?
C'est par voie de presse qu'il y a huit jours, Emile Zuccarelli oppose un "Non" ferme et définitif aux demandes du club concernant un bail emphytéotique ou une convention d'occupation de longue
durée permettant d'effectuer sur le stade Armand-Cesari des travaux jugés indispensables pour une montée en Ligue 1. Pour lui, le stade est et doit "rester public".
Deux jours plus tard, c'est également par voie de presse que la réponse tombe. Estimant qu'il lui est "impossible d'entretenir un stade déjà vétuste sans contrepartie", le Club annonce qu'il
quitte Furiani, déménage son siège administratif et demande à la CAB un devis de location du stade pour jouer les matchs.
Déminer le terrain
Pris de court par ce coup de force imprévu, Emile Zuccarelli réagit, encore par voie de presse, le soir-même, en marge du conseil municipal de Bastia, pour réaffirmer fermement ses refus. Mais
hué par les supporters lors du match qui suivra, c'est toujours par voie de presse qu'il tente, ce mardi matin, de désamorcer la crise et de réamorcer le dialogue mais sans lâcher la main.
C'est que le président de la CAB est coincé. Contraint d'ouvrir le jeu, il ne veut pour autant pas céder sur des positions de principe. Pas question d'accorder le bail réclamé, ni une convention
longue durée, ni l'autorisation d'effectuer des travaux. "Il est clair qu'il n'y aura aucune construction faite par un autre maître d'ouvrage que la CAB. C'est une question de sécurité.
Faut-il le rappeler à quelques jours d'un anniversaire très triste ! ".
De la poudre aux yeux
Néanmoins, il se déclare prêt à "discuter d'une convention d'occupation de 8 ans, pouvant monter jusqu'à dix ans s'il le faut. Cette convention prévoit des clauses de concertation quand il y
a des évolutions à faire et à conduire". En clair, le club pourra faire quelques petits aménagements, mais en collaboration avec la CAB qui effectuera les mises aux normes quand elles
s'avéreront nécessaires. "Nous avons fait des propositions constructives qui vont dans le sens du développement du club. Elles sont sur la table. Nous sommes prêts à en discuter. Tout le
reste, c'est de la poudre aux yeux, c'est pour essayer de tendre les discussions", estime Emile Zuccarelli.
Dialogue de sourds
Le président de la CAB renvoie donc la balle sur le terrain du club avec un "Non, mais" censé réouvrir le débat. Le problème, c'est que ses "propositions constructives" ne sont pas du tout celles
que les dirigeants du club réclament très clairement, à savoir une convention d'une durée minimale de 15 ans pour "avoir la maîtrise du stade, pérenniser le club" et la possibilité d'effectuer
des travaux "pour respecter les normes d'un stade moderne".
Alors assiste-t-on à un vrai dialogue de sourds ou à une pression déguisée sur les enchères ?
Controverse poliique
Pour l'heure, le maire de Bastia préfère pointer du doigt d'autres coupables et parle de récupération politique. "J'ai vu des personnages, pas des dirigeants, qui s'activent à essayer
d'exciter les supporters dans un sens qui leur parait politiquement favorable. Ils prennent des risques et, à un moment donné, ce sera moins payant qu'ils ne l'espèrent".
A deux mois des législatives, la controverse politique serait de bonne guerre. Mais question d'attiser le feu, il semble qu'il n'y ait pas besoin d'apport extérieur !
En attendant la réaction du Sporting, la polémique médiatique, elle, ne cesse d'enfler. Affaire à suivre.
N. M.
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FIAT LUX (mercredi, 11 avril 2012 07:00)
très malin monsieur Zuccarelli,la veille des élections.