Le comité Corse de rugby est depuis samedi matin officiellement dans ses locaux de Lucciana, à quelques kilomètres au sud de Bastia. Le siège du comité, qui est sa propriété a, en effet, été inauguré par Henry Savary et toute l'équipe du comité en présence de Pierre Camou, président de la Fédération Française de rugby. Une bonne occasion pour faire le point sur la situation du rugby en Corse.
Après sa création en 1984 par le président Albert Ferasse le comité corse franchit une étape aujourd'hui en votre présence : c'est une bonne chose pour le rugby corse?
- Je ne raisonne pas en rugby corse ou en rugby des Flandres. Je raisonne en outils à mettre en place ou à essayer de mettre en place au bout de 28 ans. Le rugby corse ne m'appartient pas. Il appartient aux femmes et aux hommes de ce territoire. Mon travail consiste à mettre à leur disposition les outils matériels et humains afin qu'ils puissent exprimer leur différence puisqu'ils sont corses et qu'ils développent notre sport du mieux qu'ils peuvent dans le territoire sur lequel ils se trouvent. Le rugby corse ne dépend pas de moi. Je crois dans le respect de ces hommes et de ces femmes qui se battent pour faire avancer leur passion.
- Avec quels moyens?
- Avec ce siège que nous avons, en partie, financé. En octroyant dans le cadre de la continuité territoriale 500 000 euros annuels et en mettant à disposition un cadre technique plusieurs fois international.
Mais ce ce genre de moyens va évoluer. Parce que la France change, que le rugby qui ne s'arrête plus aux contreforts pyrénéens change c'est désormais la France entière avec ses déclinaisons, ses
accents et ses différences qui l'enrichissent, nous allons mettre sur pied, si nous sommes réélus, des contrats d'objectifs.
Quelles sont selon vous les difficultés du rugby corse?
On ne peut pas parler de difficultés du rugby corse. Il faut parler des difficultés de l'insularité qui multiplie tout, comme dans toutes les îles. Reste qu'en Corse, c'est une autre difficulté,
le rugby n'est pas le sport-roi. Mais il n'est pas question de rentrer en concurrence avec un autre sport. Le nôtre a des différences à offrir fondées sur le partage, la convivialité, le respect
et un ensemble de valeurs que nous réclamons et dont nous nous réclamons.
- Le schéma idéal pour percer sur le plan sportif
Comme partout ailleurs, il faut qu'il y ait un club-phare, qu'il puisse faire parler de lui et qu'il se construise sur ses ressources naturelles et pas seulement sur le mirage de l'argent, d'un mécène qui arrive ou sur des apports extérieurs. Il faut construire avec des hommes qui ont un maillot, des couleurs et des chansons à défendre et ça, ça fait un groupe humain…
Charles MONTI
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