Les marins CGT de la SNCM et de la Méridionale, ont reconduit lundi matin, à l'unanimité, le mouvement de grève lancé mercredi dernier pour exiger l'application des mêmes lois sociales pour toutes les compagnies maritimes assurant les liaisons Corse-continent. La recondution du mouvement fait peser de graves menaces sur l'économie insulaire. Lundi matin de nombreux socio-professionnels se sont réunis à Bastia pour dire leur ras-le-bol. Par ailleurs de lourdes menacent planent sur le tour de Corse automobile qui doit démarrer jeudi d'Ajaccio.
Selon Frédéric Alpozzo, délégué CGT à la SNCM, l'assemblée générale a voté "à l'unanimité" la poursuite de la grève, déclenchée mercredi 2 mai, bloquant une nouvelle fois à quai les navires des deux compagnies.
La CGT exige que les navires de la société privée Corsica Ferries, battant pavillon italien et dont les équipages sont multinationaux, soient inscrits, comme ceux de la SNCM et de La Méridionale (ex-CMN), au premier registre maritime prévoyant l'application des lois sociales françaises.
Une délégation syndicale s'était entretenue vendredi avec le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, après le dépôt le 22 mars au Sénat d'une proposition de loi communiste prévoyant l'imposition du pavillon premier registre à toutes les compagnies.
La CGT, qui avait écrit à Nicolas Sarkozy et à François Hollande pour connaître leurs positions sur la proposition de loi communiste, a souligné que le porte-parole du Parti socialiste, Benoît Hamon, s'était "clairement prononcé en faveur de l'adoption" de celle-ci.
Mais, sans réponse formelle du président nouvellement élu François Hollande, les marins ont précisé qu'ils se rendraient en début d'après-midi au siège de la fédération départementale du Parti socialiste (PS) à Marseille, pour "secouer les socialistes", selon Yann Pantel, délégué CGT à la SNCM.
"Maintenant que le président des injustices est parti, nous attendons que le président de la justice la rende", a affirmé Frédéric Alpozzo, craignant un "nouveau plan social
annoncé pour septembre à la SNCM, avec un scénario à la SeaFrance", la société de ferries liquidée le 9 janvier.
Le ras le bol des socio-professionnels
Reste que sur le terrain l'impatience commence à gagner les socio-professionnels qui ont été nombreux à exprimer leurs inquiétudes à l'occasion d'une réunion qui s'est tenue à la chambre de
commerce de Bastia et de la Haute-Corse. Les transporteurs, les hôteliers, les agriculteurs, les producteurs, unanimes ont décidé de passer à l'action à leur tour si les pouvoirs publics
n'interviennent pas rapidement pour mettre un terme à une grève qualifiée de "corporatiste" et menée sans se "soucier de ses conséquences pour la Corse".
Par ailleurs, les organisateurs du tour de Corse automobile qui doit se dérouler en fin de semaine commencent à se poser sérieusement la question de savoir si l'épreuve pourra avoir lieu.
Ils menacent même de l'annuler purement et simplement si la grève, qui empêcherait le transport de carburant indispensable pour l'épreuve, ne cesse pas rapidement.
La direction de la SNCM dénonce
Pour sa part, la direction de la SNCM dans une "lettre ouverte aux responsables de la CGT des marins de Marseille" dénonce "la logique de destruction" de la CGT des marins de Marseille.
"Après les échecs complets des conflits de février 2011 et février 2012, vous affichez une logique de destruction manifestement jusqu'au-boutiste", souligne le comité de direction de la SNCM .
Montrant du doigt cette nouvelle grève "d'une petite minorité" (150 personnes sur 1.700) d'"insulte aux salariés" et de "crachat au visage de nos clients insulaires, transporteurs en particulier", la SNCM souligne qu'elle a perdu en six jours "1.700 passagers et plus de 1.100 remorques, ce qui représente une perte
de 1,8 million d'euros" au profit de la principale compagnie concurrente, Corsica Ferries.
"Ce mouvement est un magnifique cadeau fait à notre principal concurrent" et "mène la compagnie à une voie sans issue", poursuit la direction dans sa lettre.
"Pour satisfaire aux ambitions personnelles politico-syndicales d'un petit groupe, vous mettez la compagnie en danger", dit-elle, ajoutant qu'"il n'y a aucune négociation possible sur les revendications que vous portez et donc pas de sortie positive possible de ce conflit qui n'a rien d'interne".
Pour la direction, "ce mouvement est un sabotage pur et simple du travail mené (...) pour renouveler la délégation de service public et préparer notre avenir".
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FIAT LUX (mardi, 08 mai 2012 07:16)
la cgt une maffia qui gangrène la Corse,ou son tous nos élus qui se battent pour le pouvoir en Corse,et les nationalistes qui disent vouloir le bien être de la Corse,alors réveillés vous un peut et battez vous pour votre pays.