Après ceux du Puntetto et de Place d'Armes, c'est au tour des habitants de la Cité des Monts à Lupino de faire appel à Inseme per Bastia pour exprimer leur désarroi face à une mairie qui fait la sourde oreille. Inseme a donc organisé, ce 8 mai, à leur demande, une « operata paisana » symbolique. L’occasion pour le mouvement nationaliste de dénoncer la gestion, qu’il qualifie « de scandale érigé en système », des parcs HLM de la ville de Bastia et le « chantage au logement ». Explications, pour Corse Net Infos, de Gilles Simeoni, leader d’Inseme per Bastia et candidat aux élections législatives dans la 1ère circonscription de Haute Corse.
- Pourquoi organisez-vous cette operata paisana à Lupino ?
- Parce qu’aujourd’hui, c’est le 8 mai, c’est-à-dire l’anniversaire, à la fois, de la libération du joug nazi et de la défaite de Ponte Novu. Deux dates où sont célébrées des valeurs notamment de solidarité, de justice sociale et d’entraide, des valeurs universelles qui sont au cœur de l’histoire collective du peuple corse. Nous avons choisi ce jour pour faire, symboliquement, cette action de terrain qui correspond aussi à notre engagement sur le long terme aux côtés des gens de Lupino. Ces gens, non seulement, se sentent abandonnés par la mairie, mais sont, en fait, abandonnés. C’est un quartier où il y a de la vie, des gens qui se battent, un sentiment fort d’entraide, mais où aussi, trop souvent, ceux, qui ont le pouvoir de décider, sont absents et ne répondent pas aux besoins élémentaires des habitants. Nous, nous voulons être là, à leurs côtés, à travers cette opération de démaquisage.
- En quoi consiste cette opération ?
- À régler un problème récurrent qui se renouvelle tous les ans. Tous les espaces verts et les abords des immeubles sont complètement à l’abandon, les gens ne peuvent même plus s’asseoir sur les bancs. Beaucoup de personnes âgées ont des problèmes respiratoires et font des allergies graves à cause des herbes hautes. Donc, comme nous n’avons pas le pouvoir institutionnel de décider, nous sommes venus démaquiser pour que les enfants, les personnes âgées et les habitants de ces trois immeubles puissent profiter de leurs espaces verts et vivre dans un cadre mieux entretenu.
- Vous dénoncez la gestion des parcs HLM. Pourquoi la qualifiez-vous de « scandale érigé en système » ?
- Au delà de cette opération ponctuelle et symbolique, nous avons la volonté de dénoncer le système de gestion des HLM qui dure depuis des décennies et que tout le monde connaît. Ce système s’organise autour de quelques principes scandaleux. Le premier concerne l'attribution des logements qui se fait dans des conditions d’opacité totale. Certaines personnes ont des passe-droits, d’autres sont sur des listes d’attente depuis des années sans savoir pourquoi, alors qu’elles ont droit à un logement. Deuxième scandale : c’est le chantage au logement.
- C'est-à-dire ?
- Tout le monde sait que pour avoir droit à une HLM, il faut faire acte d’allégeance, il faut promettre son vote et celui de sa famille. C’est une atteinte à la démocratie et une violence sociale insupportable. Nous voulons rappeler fortement qu’avoir un logement est un droit et lorsqu’on bénéficie de ce droit, on ne doit rien à personne. Le troisième scandale, ce sont les décisions arbitraires prises en matière de relogement et d’organisation de la vie au quotidien. Trop souvent, les gens sont complètement abandonnés. Il suffit de voir l’état de délabrement des caves, des cages d’escalier et des abords extérieurs. Les gens sont ballotés entre l’Office des HLM et la ville de Bastia, ils ne trouvent pas d’interlocuteurs.
- Qu’entendez-vous par "décisions arbitraires" ?
- Par exemple, la mairie va installer à Agliani des gens sous des poteaux électriques, dans des conditions sanitaires extrêmement dangereuses pour eux, sans avoir pris l’avis des habitants. La mairie n’organise pas de discussions, elle crée ou alimente artificiellement des conflits qui pourraient se gérer à travers une discussion en amont, en rendant aussi la vie plus facile, en diminuant les incivilités, en luttant contre les nuisances, les pollutions sonores, etc. Mais, c’est un travail au quotidien et, pour cela, il faut des décideurs politiques qui s’engagent, qui vivent aux côtés de la population, et pas seulement qui la considèrent comme un réservoir électoral.
- Vous venez de débroussailler. Mais ce quartier souffre de bien d’autres problèmes…
- Il souffre effectivement des problèmes que connaissent les quartiers qui sont à l’abandon. Il y a le problème de la drogue, le problème du chômage et du sous-emploi, le problème de l’insalubrité des logements. Cette population est en souffrance parce qu’elle est abandonnée et parce que la mairie ne se donne pas les moyens politiques d’agir véritablement sur la durée pour donner aux habitants des conditions de vie décentes. Et, c’est ce qu’il faut changer. C’est ce que nous allons changer si, comme nous l’espérons, nous accédons aux responsabilités.
- Que proposez-vous ?
- Il faut changer ce système, mettre les choses à plat. Il faut que les logements soient attribués dans la transparence et que la démocratie soit concrètement effective. Il faut associer les habitants, les locataires, aux décisions qui engagent leur vie au quotidien.
- On va vous reprocher de profiter de la campagne électorale ?
- Sauf que le 8 mai est un anniversaire qui tombe tous les ans à la même date ! Et que nous n’avons pas attendu le 8 mai et la campagne électorale pour être aux côtés des habitants de Lupino. Nous le sommes au quotidien à travers notre engagement. Inseme per Bastia est présent dans les quartiers tout le temps et toute l’année.
Propos recueillis par Nicole MARI
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Edifiée (mercredi, 09 mai 2012 09:37)
Le populiste Gilles Siméoni !!! C'est le Sgio qui va à l'encontre du peuple !!!! MDR
U Lupinaghju (mercredi, 09 mai 2012 11:41)
Je préfère encore le populisme au clientélisme scandaleux pratiqué par la mairie
FIAT LUX (mercredi, 09 mai 2012 13:12)
un "Sgio" qui va à l'encontre du peuple s'est plutôt mieux qu'un "Sgio" qui se sert du peuple à des fins personnel et pour ça famille.Il faut tourner la page,maire d'une ville ou d'un village ne doit pas être une histoire de famille.
pistu 2b (mercredi, 09 mai 2012 14:00)
Il faut dénoncer ce système mis en place par les élus bastais pour se faire réélire et qui prévaut sur la haute corse. Tous les hlm sont à l'ABANDON!
Edifiée (mercredi, 09 mai 2012 20:03)
Gilles Simeoni devrait commencer par participer aux conseils municipaux ou il brille par son absence !!!!
FIAT LUX (jeudi, 10 mai 2012 12:49)
Edifiée vous êtes bien renseignée?
Scandale (lundi, 21 mai 2012 21:14)
Après les législatives U sgio Simeoni oubliera rapidement Lupino et tout simplement Bastia ...pour retrouverr son Niolu!
Pulitichella pulitichella...et si on respectait un peu les employés de l'office!