Les marins CGT ont reconduit, mardi, pour le 7e jour consécutif et à l'unanimité selon Frédéric Alpozzo, leur mouvement de grève pour réclamer l'application des mêmes lois sociales pour toutes les compagnies assurant les liaisons Corse-Continent. Mais sur les navires bloqués à quai depuis mercredi dernier, les choses bougent. En tout le Jean-Nicoli a largué les amarres à Ajaccio. Le Corse en a fait de même à Toulon…
On sait que la CGT exige notamment que les navires de la société privée Corsica Ferries, battant pavillon italien et dont les équipages sont multinationaux, soient inscrits, comme ceux de la SNCM
et de La Méridionale, au premier registre maritime prévoyant l'application des lois sociales françaises.
Mais cela n'a pas empêché le Jean Nicoli d'appareiller un peu avant 16 heures pour Toulon. Il devrait être de retour mercredi à Ajaccio.
En fin de soirée c'était au tour du Corse de mettre le cap sur Bastia.
Est-ce à dire que la situation va évoluer rapidement dans le bon sens?
Singulière et difficile question même si et les compagnies ont fait la démonstration que l'unanimité n'était pas celle que l'on disait et que le syndicat des marins face à la
montée de la colère a, sans doute, laissé un peu filer…
"La compagnie a décidé ce soir de faire appareiller deux de ses navires dans le respect de toutes les mesures de sécurité, le Jean Nicoli et le Corse, malgré la présence de quelques marins grévistes, afin d'assurer sa mission et de retrouver le plus rapidement possible une activité normale", a affirmé, mardi soir dans un communiqué, la direction de la SNCM.
Sauveur Gandolfi-Scheit : Mise en place d'un service minimum garanti
De Sauveur Gandolfi-Scheit, député de Haute-Corse:
"Pour la énième fois le syndicat CGT-Marins de Marseille a déclenché une grève qui bloque l’ensemble de la flotte de la SNCM et de la Méridionale. La Corse et son économie sont une nouvelle fois prises en otage, qui plus est période pré-estivale. Face à ce jusqu’auboutisme irresponsable, la mise en place d’un service minimum garanti dans les transports maritimes, inclus dans les délégations de service public est plus que jamais indispensable. Cette revendication avait déjà été fortement exprimée en Mars 2011 dans le manifeste que les représentants du monde économique insulaire que j’avais réunis à Biguglia, avaient adopté puis adressé à l’ensemble des élus régionaux. Il est du devoir des élus du peuple de ne plus laisser prospérer cette logique suicidaire qui a tant de fois nui à notre île, en prenant ouvertement position pour le respect de la liberté de circulation et d’entreprendre qui est un droit aussi essentiel que le droit de grève."
Corsica Libera : Une compagnie maritime publique de la CorsePour le groupe Corsica Libera, Jean-Guy Talamoni s'exprime de la sorte :
"Une fois de plus, la Corse se trouve lourdement pénalisée par une grève totalement extérieure aux intérêts corses. Depuis des années, le mouvement indépendantiste plaide pour une rupture totale avec le système SNCM-CGT-Communauté portuaire de Marseille. Cette rupture ne peut être réellement consommée qu’à travers la création d’une compagnie maritime publique de la Corse. Depuis quelques mois, cette proposition semble être considérée comme une solution réaliste par de nombreux responsables. L’Assemblée de Corse a d’ailleurs décidé de lancer une étude de faisabilité. Toutefois, les choses ne progressent pas très vite et en l’état, le seul groupe de l’Assemblée à s’être positionné sans ambiguïté en faveur de cette compagnie publique corse est le groupe Corsica Libera. Nous appelons donc les autres élus à en finir avec les atermoiements et à avancer dans ce dossier essentiel, afin que la Corse puisse avoir la maîtrise de ses transports maritimes et qu’elle cesse d’être prisonnière d’enjeux qui lui sont étrangers."
Écrire commentaire