Le nouveau plan de gestion des déchets ménagers a été annoncé pour la fin 2012. A ce stade des travaux, le Collectif corse contre l'incinération et une pour une bonne gestion des déchets est-il satisfait des orientations qui se dégagent ? Pas tant que cela si l'on en juge par le contenu d'une de ses récentes communications.
Que dit- elle ?
Le Collectif contre l’incinération siège à titre consultatif à la commission de suivi et d’évaluation (CSE), présidée par Maria Guidicelli. Dans sa communication du 30 mars 2012, la
présidente de la CSE a rappelé les objectifs que s’est donnée l’Assemblée de Corse, notamment « la préservation de l’environnement tout
en interdisant clairement toute incinération et tout mode de traitement thermique des déchets ».Tous les partenaires de cette commission s’accordent
sur les grands principes : prévention, réduction à la source, tri et valorisation matière et organique, proximité des centres de tri et de traitement avec réduction des transports, maîtrise
des coûts.
Les options envisagées pour y parvenir sont en débat, mais au stade actuel de la discussion, manquent encore d’ambition. De plus, en toute contradiction avec les objectifs fixés, l’incinération est réintroduite sous une forme déguisée.
Un taux de valorisation des déchets trop peu ambitieux
La commission a fixé le taux de valorisation « proche de 40 % ». Ce taux ne nous satisfait pas, car à l’heure actuelle la combinaison de techniques et de méthodes d’organisation permet d’atteindre le taux de 60 % de valorisation, voire davantage : tri à la source et/ou recours à des techniques industrielles de tri, avec compostage de la matière organique (TMB= tri mécano biologique).
Un retour déguisé à l’incinération
Il ressort des études que le type de TMB retenu prévoit l’élaboration de combustibles solides de récupération (CSR), préparés à partir de déchets triés (plastique, papier, carton, bois).
Favoriser la production de déchets combustibles au détriment des matières premières recyclables serait un non sens : impact sanitaire et environnemental, problème de coûts, puisque les industriels à qui ils seraient destinés sur le continent (cimentiers, exploitants d’incinérateurs) en facturent la reprise pour les incinérer.
" Quitte à transporter des matières issues des déchets, mieux vaut les diriger vers le marché du recyclage où elles rapportent de l’argent, que payer pour les faire brûler ! " insiste le Collectif corse contre l’incinération et pour une saine gestion des déchets
Quel type de TMB ?
La Corse enfouit encore 84 % de ses déchets (chiffres 2010). Pour obtenir une bonne valorisation en réutilisant les matériaux, le tri à la source est le moyen le moins coûteux et le plus efficace. Le recours au tri compostage industriel (TMB) est nécessaire dans la phase actuelle de transition afin de rattraper le retard.
Il importe donc de choisir des méthodes permettant de recycler un maximum de matériaux. On peut ainsi relever le taux de valorisation en renonçant définitivement à l’attrait du feu, prétendument « purificateur et producteur d’énergie », qui détruit les matières à des coûts exorbitants, en générant fumées et résidus toxiques.
Si les décideurs se contentent d’un taux médiocre de 40 % de valorisation, y compris l’incinération déguisée et délocalisée d’une partie des déchets, ce n’est pas acceptable.
"Nous alertons sur le danger de laisser, dans le futur plan, prospérer l’incinération comme mode de traitement au détriment du recyclage. La Corse mérite mieux, et c’est possible !" conclut le collectif.
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Cocolitoferidea (samedi, 19 mai 2012 11:46)
Quel dommage.
Quand on sait que le verre et le métal peuvent se recycler indéfiniment, et que les déchets fermenticides peuvent fournir, au choix, de l'engrai, du compost, ou du biogaz.
Quand on sait également que le plastique est recyclable jusqu'à un certain point.
Dommage, dommage.
Cocolitoferidea (dimanche, 20 mai 2012 15:36)
Avec un tri de qualité, il serait même possible de mettre en place une filière créatrice d'emplois dédiée au recyclage des déchets et dont le coût pourrait être rentabilisé par l'apport de matière première qu'elle pourrait générer, et la valorisation énergétique.