Organisé en collaboration entre l’Association Arte Mare et l’Institut Régional d’Administration de Bastia ce 7° festival avait choisi pour thème : "Tourner la page, Les cicatrices mémorielles". Les différentes manifestations se sont déroulées du 22 avril au 16 mai avec la participation des librairies Album , Les deux mondes , Le point de rencontre et le concours du Lycée Giocante de Casabianca.
Les intervenants étaient tous des personnalités internationalement connues. Dans l’ordre des manifestations qui, toutes, portaient sur le thème du « Devoir de mémoire » face aux génocides et affrontements fratricides qui ont émaillés les récentes décennies.
Le public a pu écouter et participer par les nombreuses questions posées aux manifestations suivantes :
- Une rencontre avec Ramon Chao (le père de Manu Chao) : "Tous à Valparaiso !"
- La projection d’un film de Rithy Panh : "Bophana, une tragédie cambodgienne.
- Une conférence de Richard Rechtman : "L’empire du traumatisme."
- Une exposition de photos de Lea Eouzan. "La mémoire recadrée", consacrée au Cambodge
- Une conférence de David Toscana : "Fort Alamo, mon amour consacré à la perte du Texas par les mexicains."
- Rencontre avec Souâd Belhaddad, journaliste et écrivaine : Je écartelé.
- Rencontre avec Christine Féret-Fleury : "Titanic nous voici."
- Conférence de Jean-François Forges et Pierre Biscarat sur des photos de Lea Eouzan : "Auschwitz pas à pas."
Souad Belhaddad :" Il ne faut pas effacer la mémoire"
- Souâd Belhaddad qui êtes-vous ?
- Je suis journaliste, grand reporter, auteurs de plusieurs ouvrages sur la question de l’identité et de la mémoire.
- L'objet de votre conférence ?
- Dans le cadre du travail de mémoire j’interviens sur le thème de « tourner la page » Ce que je défends c’est : comment apaiser une mémoire. Il ne faut pas effacer la mémoire, ce serai inadmissible, mais vivre avec, le fait de nommer ses souvenir ne les effacent pas mais les apaisent.
- Pourquoi avoir choisi d’enquêter comme journaliste sur des sujets aussi traumatisant ?
- Je suis d’origine algérienne et la lutte fratricide qui s’est déroulée de 1992 à 2005 a laissé des traces. Victimes et assassins doivent désormais vivre côte à côte, et surtout comme si rien ne s’était passé. Mais il n’y a pas que l’Algérie d’autres pays sont touchés.
Ce bref entretien a été interrompu par le début de la conférence.Au fil de l’exposé nous avons retenu un fait capital pour l’avenir des acteurs de ces luttes : Les ennemis d’hier doivent apprendre à vivre ensemble et comme le dit Souâd Belhaddad : faire comme si rien ne s’était passé.
Souâd Belhaddad présentait deux de ses livres : Algérie le prix de l’oubli 1992-2005
Et Sur vivantes. Rwanda, histoire d’un génocide.
Ce que l’on peut retenir de l’ensemble des conférences, c’est qu’au-delà du temps que dure l’affrontement, la cohabitation des ennemis d’hier ne se fait pas sans douleur. Seul le temps et un
travail de mémoire peut apaiser sans oublier car cela reviendrait à un reniement.
André-Jean BONELLI
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