Mercredi à 11h30, dans la salle d’honneur du 2e Régiment Etranger de Parachutistes de Calvi, une cérémonie a marqué le 34e anniversaire de Kowezi. En 1978, la France dispose d’une force d’intervention de 20 000 hommes. Les régiments professionnels de la 11e Division Parachutiste sont alternativement en alerte. Une alerte baptisée « Guépard » qui permet de réagir sans délais, dans l’urgence. L’opération « Bonite » déclenchée la même année va avoir un retentissement international.
Au début du mois de mai 1978, les opposants au président du Zaïre et partisans de la sécession du Shaba investissent cette région minière de Zaïre.
Kolwezi, capitale régionale tombe le 13 mai. Immédiatement, les rebelles des livrent aux premières exactions. Malgré l’appel à l’aide à la communauté internationale, la situation ne cesse d’empirer. Le recours à la force est inévitable.
Le président de la République française, Valery Giscard d’Estaing prend la décision de faire intervenir une unité parachutiste.
Le 2e REP mis en alerte embarque à la BA 126 de Solenzara, dans la nuit du 17 au 18 mai et arrive quelques heures plus tard à Kinshasa, la capitale du Zaïre. Sa mission : sauter en deux vagues sur Kolwezi afin de sauver les européens et zaïrois encerclés par les rebelles.
Le 19 mai 1978, une heure suffit à la première vague pour maîtriser la situation dans la zone aéroportuaire de Kolwezi, et ce malgré la résistance de groupes isolés. La deuxième vague larguée le 20 au matin, à l’Est de Kolwezi sécurise la ville nouvelle et le secteur nord.
Les légionnaires prennent le contrôle de l’agglomération et de ses alentours, au prix de violents combats. Le 20 mai au soir, la totalité de la zone d’intervention est sécurisée. En moins de 3 jours, tous les européens sont évacués par les Belges, essentiellement vers Kinshasa…
Vendredi matin, pour commémorer ce 34e anniversaire, en présence d’anciens comme lui qui ont sauté sur Kolwezi, le Major Jean Rodet, a pris la parole pour rappeler cette opération dont on parle aujourd’hui avec beaucoup de respect et que l’on envie.
« 700 paras de la légion embarqués à bord d’avions Transall et Hercules C.130 sont largués en deux vagues, sous le feu, et à 200 mètres d’altitude dans le secteur de Kolwezi. En quelques dizaines d’heures, les Bérets verts détruisent ou repoussent des forces rebelles dont les effectifs sont estimés à près de 4000 hommes venus d’Angola à travers la Zambie. Les légionnaires parachutistes libèrent les otages et se rendent maîtres de la ville de Kolwezi, puis de la cité Shaba et de toute la région. Des militaires marocains et belges participeront aux opérations.
Le bilan est éloquent : deux auto-mitrailleuses sont détruites, 4 canons, 21 lance-roquettes, 15 mortiers, 38 fusils mitrailleurs, et environ un millier d’armes individuelles sont récupérées. En outre, 2500 rebelles ont été tués et des milliers d’autres sont en fuite dans la brousse et retournent en Angola.
La légion a perdu 5 des siens tués au combat. Une vingtaine d’autres légionnaires ont été blessés.
Cette opération à très haut risque, bien conçue et préparée, décidée au moment opportun, parfaitement exécutée par une troupe très aguerrie, est un nouveau titre de gloire pour la Légion Etrangère et les troupes aéroportées.
Enfin, la reconnaissance de la Nation s’est concrétisée le 30 avril dernier avec l’attribution de la Croix de la Valeur militaire avec palme à la cravate du drapeau ».
Ce discours était suivi d’un diaporama très émouvant de cette opération qui restera à jamais gravée dans les mémoires.
Présents à cette manifestation, le chef de corps du régiment, le colonel Plessy et son Etat-Major ainsi que les anciens du régiment, dont un grand nombre ont sauté sur Kolwezi, étaient invités à sabler le champagne.
Parmi eux le Major Rodet-Loew, encore en activité et les adjudants-chef Saulnier , Faustino Rosales, Sezures et Smit, l'adjudant Da Silva, les caporaux-chefs Garel, Losserand et Pelletier, retraités.
Texte et Photos Jean-Paul LOTTIER
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