Le délégué corse de la LDH, André Paccou, a présenté mercredi à l'Octroi à Ajaccio les questions qui avaient été envoyées aux candidats du premier tour des élections législatives. Etait exclu le FN qui selon les membres de la ligue "se situe hors des limites de la démocratie par son idéologie et son projet de société."
Cette interpellation des candidats des quatre circonscriptions locales, porte sur des thèmes touchant à la fois à l’avenir national et à celui du peuple corse.
La nouvelle phase de décentralisation : Etes-vous favorable à la reprise d’un dialogue entre le gouvernement et les élus corses ? Doit-on traiter la question corse de manière spécifique ? Êtes-vous favorable à l’ouverture d’une réflexion sur la citoyenneté locale de résidence ?....
La justice et l’état de droit : Justice des mineurs se voyant infliger une détention provisoire, rapprochement des détenus, surpopulation carcérale, rapprochement des détenus et des prévenus, lutte contre l’impunité en matière d’assassinat, mais concrètement qu’est-il fait ? …
Le droit des étrangers : Considérés comme des sous hommes en termes de droit, alors qu’ils travaillent en Corse et qu’ils sont comme les nombreux locaux, contraints au chômage, à des licenciements. Êtes-vous pour la régularisation des étrangers vivant en France ?...
Comment allez-vous garantir la liberté de circuler qui est un droit fondamental, acceptez la migration des personnes qui fuient des pays pauvres ou violents ?...
Le droit de vote des étrangers non communautaires aux élections locales, êtes-vous pour ? Parce que les gens qui vivent ici, qui payent leurs impôts, qui participent à la vie économique, sociale, culturelle de ce pays ont le droit eux aussi de choisir les élus de leur ville. Ils sont une richesse et certainement pas une menace, appuiera le représentant de la LDH ….
Acte de violence ? Qu’est-ce qu’être Corse ou non Corse? Que ferez-vous contre ces attaques racistes et xénophobes ? Car tant que vous ne ferez rien, s’organiseront des forces comme le front national.
Le développement démocratique : Le cumul des mandats, spécialité Corse, et la reconduction d’élus, quasiment de droit divin, les élections directes de conseils intercommunaux (structure qui développent de plus en plus de compétences dans la gestion publique, mais dont les membres élus sont désignés par des élus et non par des citoyens) voilà la réalité, comment redonner un sens à la démocratie ? Comment développerez-vous la démocratie délibérative ? Il faut admettre le citoyen aux débats publics, puisqu’il ne demande qu’à débattre et à participer.
Les droits sociaux : Le logement social, dont la LDH avait déjà signalé l’urgence par le Manifeste pour le Droit au Logement pour Tous. Si ce problème existe sur le plan national, il est beaucoup plus accentué en Corse. Il n’y a pas de citoyenneté si les gens ne peuvent pas avoir un endroit où ils puissent s’installer durablement et non dans la précarité.
Le droit à la santé et à l’éducation : Que proposez-vous pour sortir de la période conflictuelle quant au devenir de l’hôpital public, la couverture médicale de certains territoire, l’accès au médicament, de plus en plus difficile pour les plus démunis ?
Allez-vous mettre un terme à la politique du chiffre : la RGPP ? Le service public ne doit pas être modélisé sur l’entreprise, erreur stratégique car on ne peut évaluer le coût d’un traitement. Même les syndicats de police disent qu’il faut en finir avec la politique du chiffre.
Le souhait de la Ligue des Droits de l’Homme, est que les politiques, dans le cadre des législatives apportent des réponses et mettent en perspectives des axes de travail et de réflexion.
Marilyne SANTI
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