Saveriu Luciani : " Créer les conditions d'une alternative politique "

De gauche à droite: Marcellu Cesari (Merre di A Riventosa), Agnes Simonpietri (Cunsigliera Territuriale), Dumenica Villard, Federica Densari, Saveriu Luciani (Cunsiglieru Territuriale), Edmond Simeoni, Fabiana Giovannini (Cunsigliera Territuriale), Nadine Nivaggioni (Cunsigliera Territuriale), Ghjacintu Vanni (Cunsiglieru Territuriale) è Paulu Santu Parigi (Merre di Santa Lucia di Mercoriu).

 

Dernier meeting, mercredi soir, pour le candidat de Femu a Corsica dans la 2ème circonscription de Haute-Corse. Saveriu Luciani a choisi Ghisonaccia pour rappeler à ses sympathisants, avant le 1er tour des législatives, dimanche, l'enjeu de cette élection pour la Corse et pour le mouvement nationaliste modéré. Il revient, pour Corse Net Infos, sur les points forts de sa campagne.

- La campagne touche à sa fin. Êtes-vous confiant ?

- Je suis très confiant pour nous et pour nos camarades de Femu a Corsica. Nous vivons une campagne assez particulière qui a démarré de manière plus lente et avec beaucoup moins de ferveur que celle des territoriales. Mais elle va crescendo, plus l'échéance approche, plus les gens se mobilisent.

- Vous aviez qualifié cette campagne de difficile. Avez-vous toujours le même ressenti?

- C'est une campagne difficile, d'abord à cause de la configuration de la circonscription, qui est très vaste, et de sa démographie. Cette circonscription rassemble 191 communes, soit 53% des communes insulaires et 18 cantons, soit 1/3 des cantons corses. Elle est très rurale, il n'y a pas de grande ville et peu de ville, excepté Calvi, Corte et Ghisonaccia. Elle compte beaucoup de communes défavorisées. C'est la circonscription où l'emprise et la pression de la CTC et du Conseil général sont les plus fortes et où le clanisme a le plus de prise.

- Pourquoi, selon vous ?

- Les petites communes ont besoin d'un accompagnement financier et les maires sont tenus, sollicités par les deux poids lourds de la Région et du Département, avec obligation de résultats électoraux, s'ils veulent obtenir des subventions. Pour eux, c'est difficile car la population ne suit pas toujours. C'est la Corse de la misère, la Corse oubliée qui essaye de louvoyer avec ceux qui financent et qui font campagne avec notre argent. Il n'y a plus de droite, ni de gauche, c'est le même système conservateur. Beaucoup de maires de droite font campagne à gauche. Ils votent Sarkozy en mai, Giacobbi en juin et s'il y avait des élections en juillet, qui voteraient-ils ? Femu a Corsica ! Je dirais, comme Guy Bedos : Être de droite, c'est difficile, surtout quand on n'est pas de gauche !

- La pression s'accentue-t-elle en fin de campagne ?

- Il y a une pression comme il n'y en a jamais eu dans une campagne législative. Elle passe par la courroie de transmission que sont les maires qui écrivent des lettres à leurs administrés, envoient des textos... Il y trop de petits villages, on ne pourra jamais mettre des assesseurs partout. C'est la démographie contre la démocratie !

- Comment vous positionnez-vous par rapport à cette situation ?

- Nous sommes des progressistes. Même si nous sommes confrontés à ces difficultés, nous sommes dans la configuration d'une dynamique plurielle, nous nous battons pour tous les enfants de la Corse. Par rapport aux soucis immédiats, aux préoccupations quotidiennes des gens, ce discours a moins d'écho dans le monde rural.  

- Le sondage IFOP vous crédite d'un score de 11 %. Vous satisfait-il ?

- Non. Je pense sincèrement que nous obtiendrons, sans problème, un score supérieur. Il suffit de voir le monde qui vient à nos meetings et le ressenti sur le terrain.

- Vous êtes considéré comme le 3ème homme de ce scrutin. Comment prenez-vous ce rôle d'arbitre que l'on vous attribue ?

Étant qualifié de lieutenant, je place Femu a Corsica au centre du jeu politique. Le système conservateur a peur de nous. Il observe notre progression depuis deux ans. Nous gagnons du terrain, des élections, même des cantonales au suffrage direct. Je serais, dans la circonscription, à la fois, arbitre et déterminant pour cette élection et ce sera prometteur pour les échéances à-venir. Mais, nous ne serons pas dans les marchandages.

- Cette élection n'est-elle donc qu'une étape ?

- C'est une étape pour préparer les élections futures, notamment les municipales, et consolider la progression de Femu a Corsica. C'est un terrain de manœuvre intéressant. L'alternative se fait à tous les étages. Pour nous, l'étage manquant est le Palais Bourbon. La politique est en mouvement depuis les territoriales. Les maires, que je rencontre, sont persuadés que Femu a Corsica a le vent en poupe.

- À trois jours du scrutin, que pouvez-dire aux indécis pour les convaincre de voter pour vous ?

- Il faut dire aux gens qu'il faut arrêter de donner caution, de donner des mandats à des gens qui font campagne avec l'argent des Corses, à coup de kilomètres d'enrobés ou de postes de sapeurs-forestiers. Un jeune sur quatre en plaine orientale est abandonné. Le chômage a encore augmenté de 2%. Femu a Corsica n'a jamais joué le jeu du système Femu a Corsica est une démarche nationaliste. C'est un projet de construction. C'est la Corse ouverte et généreuse. C'est un espace à renforcer avec d'autres forces vives. Nous sommes à un point de bascule. Les gens ont la possibilité de renverser la table et de créer les conditions d'une alternative politique. C'est important.

                                                                                      Propos recueillis par Nicole MARI

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Commentaires: 2
  • #1

    PAUL (vendredi, 08 juin 2012 16:01)

    ie ellu u "MARCHANDAGE"sa ciu ch ellu é;u pratigheghja in GHISONACCIA dapoi 15 anni;Forse chi s ellu e cunsiglieru territoriale è grazia GIACOBBI chi a fattu vince a Giudici e i so colistieri dont le sus nommé Luciani homme de toutes les compromissions.

  • #2

    corsenetinfos (jeudi, 14 juin 2012 23:56)

    Saveriu Luciani nous prie de publier sa réponse à la suite de ce commentaire:

    Les nationalistes ont fait le choix de participer à la gestion municipale de Ghisonaccia depuis 1995. C'est à ce titre que j'ai été élu, dans une coalition comprenant des gens de droite, de gauche et des nationalistes. Cela ne m'a pas empêché de participer à diverses élections depuis cette date, notamment en 1998 (territoriales), 1999 ( tête de liste de Rinnovu Naziunale), 2007 (législatives avec Gilles Simeoni), 2010 (territoriales avec Femu à Corsica) et aujourd'hui (législatives). Depuis 1995, les nationalistes composent un tiers du conseil municipal et occupent deux postes d'adjoints. Les propos que je lis suite à mon interview semblent méconnaître tous ces épisodes électoraux dans lesquels j'ai participé en qualité de militant, toujours à la demande de mes colistiers et des mouvements.
    Plutôt que de laisser dire n'importe quoi, j'invite la personne qui fait ces commentaires quelque peu malencontreux à mon égard au débat, dans la clarté et sans tabou. Peut être comprendra t-il mieux les motivations d'un nationaliste engagé depuis plus de 30 ans dans le combat d'émancipation du Peuple Corse.
    Saveriu Luciani