Nul n’ignore l’action des pompiers du SDIS, le Service départemental d'incendie et de secours, à terre, mais combien savent, à moins d’en avoir bénéficier, le rôle qu’ils peuvent jouer en coordination avec la SNSM (Société nationale de sauvetage en mer) sur des opérations de secours en mer.
Et pourtant, la SDIS compte une unité de plongée et de sauveteurs côtier, spécialisée sur tout ce qui touche le sauvetage en mer, que ce soit en surface ou subaquatique pour les plongeurs. « Nous sommes 15 plongeurs dans le département et une quarantaine de sauveteurs côtiers qui font des sauvetages en surface, dont une vingtaine spécialisée dans le sauvetage héliporté. Un binôme est basé sur Bastia pour couvrir tout le secteur de la Haute-Corse en ce qui concerne le premier appel d’intervention en mer. Ensuite, selon la nature de l’intervention et des besoins, les moyens peuvent monter en puissance », précise le sergent David Donati, pompier, chef d’unité plongée et chef de bord des sauveteurs côtier.
L’unité dispose d’un certain nombre de moyens et de vecteurs. Des moyens terrestres avec le départ du bord, des moyens nautiques avec toutes sortes d’embarcation telles que des embarcations pompiers et des vecteurs aériens avec l’hélicoptère de la sécurité civile, Dragon 2B.
Des urgences en hiver
Sollicités surtout l’été avec l’afflux des plaisanciers sur les côtes insulaires, les pompiers plongeurs doivent faire face, l’hiver, à des interventions plus rares, mais souvent plus extrêmes. « L’hiver, nous sommes moins appelés, mais les interventions sont vraiment du sauvetage pur. La vie est souvent mise en danger par les tempêtes et les embarcations en perdition. Les gens, qui tombent à l’eau, ont moins de chances de survie que l’été. Le temps, pour aller les chercher et les sauver, est beaucoup plus restreint », explique le sergent David Donati.
L’hiver, les interventions concernent surtout les insulaires imprévoyants et quelques plaisanciers, notamment les voiliers, qui transitent par la Corse pour descendre vers l’Afrique ou vers d’autres destinations.
Des plaisanciers imprudents
L’été, ce sont principalement les touristes insouciants qui appellent au secours, accumulant les imprudences. « La première imprudence, la plus courante est de ne pas consulter la météo, de sortir n’importe quand sans se préoccuper du temps. Ensuite, les gens partent en bateau, sans être équiper comme il faut, c’est-à-dire avec des embarcations qui marchent bien, qui ont été révisées et qui disposent de tout le matériel à bord : gilets, fusées de détresse… Enfin, le pire est de penser qu’on est plus fort que les éléments, qu’on est en sécurité en mer alors que le moindre petit incident peut dégénérer très vite parce qu’on n’est pas sur la terre ferme et que les secours sont plus durs et plus longs à mettre en œuvre », avertit le sergent David Donati. Des conseils et des appels à la prudence, qui sont réitérés, chaque année, par tous les services de secours, mais fort rarement entendus. Et chaque année, on déplore des morts sur les côtes corses, plus sur les plages qu’en haute mer. Des morts par négligence.
N. M.
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