La quatrième tribune des chercheurs consacrée aux Sciences pour l'Environnement s'est tenue mercredi dans la salle des délibérations du conseil général de la Haute-Corse. L'idée de l'organisation de cette tribune, portée sur les fonts baptismaux par la Société des sciences historiques et naturelles de la Corse, est née de la difficulté rencontrée par les jeunes doctorants et docteurs de l’Université à se faire connaître.
Les instances universitaires ont entendu l'appel de Victor Serafini, encore président de la Société en 2009, qui avait expliqué que " cette approche nouvelle aura eu comme but, dans
l’immédiat, de faire le point sur la recherche en Corse, en donnant aux chercheurs un outil d’expression et des moyens de confrontation avec d’autres personnalités, tout en assurant une meilleure
diffusion de notre patrimoine et de notre culture. Mieux se faire connaître devrait contribuer à faciliter ou améliorer l’insertion professionnelle de nos diplômés."
Mercredi à l'heure de l'ouverture Jean-Baptiste Raffalli, vice-président du conseil général de Haute-Corse, qui sait ce que le mot patrimoine veut dire, Francis Beretti, le président la Société
des sciences historiques et naturelles de Corse et Don Jean Costa, directeur de l'Ecole doctorale de l'Université de Corse, représentant le président de l'Université de
Corse, n'ont pas manqué de saluer comme il se doit et la poursuite de cette belle initiatiative et l'opportunité ainsi donnée aux jeunes chercheurs corses de faire état de leurs travaux, de
leurs recherches et de leurs résultats.
La tribune de mercredi était consacrée aux Sciences pour l'Environnement. Marie-Madeleine Ottaviani-Spella, maître de conférence à l'université de Corse, habilitée à diriger des recherches avait
coordonné la manifestation en amont.
Paroles de chercheurs…
Marie Garrido : Le monde végétal aquatique
Structure et fonction des communautés phytoplanctoniques en Corse dans une optique de gestion du milieu et des ressources halieutiques
Prendre la mesure de l'état physiologique du
phytoplancton en milieu marin, côtier et lagunaire constituait l'essentiel du poster présenté par Marie Garrido.
La mesure du "stress" du phytoplancton peut permettre, en effet, de mieux gérer les ressources halieutiques.
Marie Garrido l'a fait au cours des mois écoulés. Aujourd'hui, après le traitement des analyses et des données recueillies, son plan de gestion est à la rédaction.
Quant à la mise en application elle dépendra du conseil général puisque son travail s'est concentré sur l'étang de Biguglia. L'assemblée va procéder à son expertise puis, peut-être, à sa mise en
service directe.
Marina Bonaccorsi : Caractérisation des écosystèmes
benthiques (herbier à «Posidonia oceanica», coralligène et association à rhodolithes) du site Natura 2000 du Cap Corse.
Marina Bonaccorsi s'est penchée sur le peuplement marin depuis les posidonies jusqu'aux peuplements plus profonds pour dresser une cartographie de 0 à 100 m susceptible de mesurer, s'il y a eu,
impact de l'homme. Et si oui, lequel.
Verdict de Marina Bonaccorsi? L'écosystème du Cap est en très bon état et au Nord on a découvert un atoll de corraligène qui n'a jamais été mis en évidence en Méditerranée et sa dynamique de
croissance reste encore inconnue.
Deux campagnes de 40 puis de 30 jours avec l'Ifremer ont confirmé qu'il avait été très peu étudié. Le travail de Marina va peut-être contribué à faire avancer les choses.
Jean-Christophe Alberti : Utilisation des enzymes de la voie de la lipoxygénase dans la production biotechnologique de molécules aux propriétés
aromatiques.
Jean-Christope Alberti travaille sur un projet européen BIOSF auquel collabore activement l'Université de Marseile, Corsica essence et BICT une société de Milan.
Son objectif ?
Parvenir à partir de la biochimie moléculaire a reconstituer la "note verte" (l'odeur d'herbe coupée) utilisée dans l'agro-alimentaire et la cosmétique.
L'idée est de produire ces molécules en utilisant des enzymes, procédure naturelle chez les plantes. Pour ce faire on récupère le produit dans les végétaux - l'olive en l'occurrence - puis
on transforme les huiles végétales en molécule de note verte. Et le tout peut servir de substitut au procédé de synthèse chimique.
Le fruit des recherches?
Chut…
Nicolas Venturini : Le Cédrat de Corse (Citrus medica L. var. corsican) : du végétal aux produits transformés.
Nicolas Venturini s'est intéressé à la composition chimique du végétal et du cédrat et la transformation de ses composés chimiques dans les spiritueux liqueurs et eaux de vie notamment.
A partir de la matière première, fournie par le domaine Mavela et du concours de l'INRA, il a pu, en laboratoire, déterminer les composés du fruit, ses caractéristiques, son profil chimique. Déterminer aussi, en examinant la liqueur, à partir de quel fruit elle avait été fabriquée et si elle avait été "coupée" avec un autre cédrat ou un autre agrume. Ou bien encore si la liqueur a été fabriquée avec des substances naturelles. La finalité étant de parvenir à un contrôle de la qualité du fruit et, pourquoi pas?, aboutir à un label de qualité dans ce domaine.
N'y a t-il pas dans ce travail matière à y parvenir ?
Écrire commentaire