Maria Guidicelli conseillère exécutive en charge de l’Energie, Jean-Jacques Panunzi, président du conseil général de la Corse-du-Sud et Joseph Castelli président du conseil général de la Haute-Corse ont présidé lundi les journées d’échanges sur la lutte contre la précarité énergétique en Corse à l’Hôtel de Région à Ajaccio. Alexis Milano, délégué à l’Energie a rappelé les enjeux et les objectifs de la CTC en début de séance plénière.
Selon l’INSEE, en France, 2 millions de ménages habitent des logements peu ou mal chauffés. 13% sont en situation de précarité énergétique due à la faiblesse de leur revenu, de la mauvaise qualité thermique des logements, du coût de l’énergie, le tout avec des conséquences sociales et sanitaires sur les populations concernées.
Le travail de diagnostic a été confié par la CTC au cabinet ATEMA Conseil, en concertation avec les principaux acteurs régionaux : les conseils régionaux de Haute-Corse et de Corse-du-Sud, EDF et l’ADEME régulièrement réunis au sein du Comité de Pilotage.
La précarité énergétique se situe à la croisée de trois secteurs : environnemental, social et de l’habitat. Le but de ces journées était de rechercher des moyens de baisser les consommations énergétiques des publics précaires dans leurs logements, sachant que 20% de la population corse se situe sous le seuil de pauvreté (contre 13% en France). 23 450 ménages dans l’île (19%) résidant dans des logements d’avant 1975, sont potentiellement en PE : 27% des locataires du parc privé, 13 des propriétaires occupants (55% ont plus de 75 ans), 23% des locataires du parc social, sachant que le phénomène touche majoritairement l’habitat collectif (77%).
Les résidences principales, le taux de maisons individuelles, restent très inférieur au quota national tout comme le parc locatif social (9% pour 16%).
Ajaccio et Bastia se partagent la moitié de la PE, mais le taux est plus fort sur Bastia pour les locations HLM, puisqu’elles comptent 1684 ménages (24%), au lieu de 612 (12%) sur Ajaccio.
Les autres zones urbaines représentent 2 780 ménages (soit 12%) en PE.
Les zones rurales voient les propriétaires occupants et les locataires fortement touchés puisque l’on retrouve le chiffre de 9 363 ménages (40%) potentiellement en PE.
En 2011, la CTC a investi 5,8 M€ pour des actions de reconstructions, d’acquisitions et de réhabilitations immobilières. Son objectif principal, est d’encourager l’accroissement du parc de logement HLM sur la Corse (600 logements/an).
En terme d’énergie, il a été adopté un SRCAE, un PCET et un agenda 21 intégrant la PE. 4,8 M€ on servi à financer des aides aux particuliers, collectivités et entreprises pour subventionner des travaux : isolations thermiques, panneaux photovoltaïques, installation de chauffages performants…. en partenariat avec le FEDER, EDF, et ADEME. L’objectif étant de favoriser les travaux d’économie d’énergie tout en luttant contre l’émission de gaz à effet de serre.
Dispositifs préventifs et curatifs
Des dispositifs palliatifs de lutte contre la PE ont été mis en place par les acteurs impliqués: les FSL (Fonds de Solidarité Logement), financés par les CG et qui permettent l’accès et le maintien dans les logements des personnes en difficulté (~500€/ménages soit 1 600 000€ pour le 2A et 817 000€ pour le 2B). Le TPN (Tarif de Première Nécessité 216 000€ en 2011) mis en place par EDF, qui permet une réduction de 40 à 60% de l’abonnement, ainsi que sur les premiers KWH consommés chaque mois. Il est à noté que contrairement au reste du territoire français, il n’existe pas de tarif social du gaz puisque celui-ci ne s’applique qu’au gaz naturel. Enfin, la CAF dispose d’un service action sociale qui met en place des prêts ou des aides concernant les familles en très grande difficulté (~500€ par ménage).
Les dispositifs préventifs et curatifs concernent la mise en place d’un médiateur énergie, qui peut conseiller et sensibiliser les ménages en situation d’impayés d’énergie, des réunions de sensibilisation organisées par l’EIE de Bastia pour informer les copropriétaires et les syndics et le dispositif Habiter Mieux, programme de lutte contre la PE dans le cadre du Grenelle de l’Environnement II.
Quatre constats ont donc été faits : un sous-dimensionnement des dispositifs existants, une faiblesse dans le dispositif repérage et une faible visibilité des dispositifs existants et la nécessité de faire évoluer les aides financières existantes.
Les deux ateliers de l’après midi avaient comme sujet, comment structurer l’action sur le territoire et comment organiser le suivi du futur plan régional de lutte contre la précarité énergétique
et garantir son efficacité.
Marilyne SANTI
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