Quelle sympathique soirée que celle que nous ont offert les jeunes chanteurs du groupe vocal « Speranza » récemmentà la salle Olivier Messiaen de Grenoble ! Dans la présentation de l’Ensemble et du programme prévu pour le concert, la présidente de l’Amicale des Corses de l’Isère a exprimé pour ouvrir la soirée tout ce que nous pouvions attendre de la prestation à venir peu après.
Nous la citons. "Speranza » est venu de Bastia, nous emportant une volée de chansons. Ce groupe est né il y a plus de vingt ans dans les vieilles rues du quartier Saint Joseph à l’initiative de Pierre Ange Agostini qui lui même poursuivait le chemin ouvert par Alain Nicoli, enfant du même quartier, disparu trop tôt. Espoir de perpétuer pour ces jeunes gens présents ce soir sur scène la tradition polyphonique de la Corse, notamment la Paghjella, classée au patrimoine culturel de l’humanité par l’Unesco depuis le 1er octobre 2009. Chants de joie, chants d’amour, chants de résistance dans cette ville de Grenoble, symbole du Vercors."
A noter que Speranza était au sanctuaire de Notre Dame de la Salette le lendemain samedi pour une veillée mise en chants et le dimanche pour une animation de la messe. Speranza mérite la découverte si elle n’a pas encore eu lieu.
Composée actuellement de très jeunes gens avides de chanter eux aussi leur terre, ils forment un ensemble de voix convaincantes qui ne demandent qu’à se placer mieux encore, même si déjà elles émeuvent et persuadent (1).
Au programme, chants corses de leur répertoire propre et surtout d’autres empruntés aux meilleurs des groupes aînés. Trois paghjelle aussi bien données.
On nous permettra quelques petites réserves. Beaumarchais ne nous a-t-il pas enseigné que « sans la liberté de blâmer il n’est point d’éloge flatteur ».
En fait, il s’agit moins de blâmer que d’exprimer ce qui se peut améliorer. Il y en a toujours.
A l’entr’acte d’ailleurs, ayant pris conscience eux mêmes de devoir corriger certains abus sonores, les protagonistes du groupe ont œuvré pour améliorer leur prestation. Essentiellement réduire le son des deux guitares. Notre époque a trop oublié que la guitare est un instrument intime à l’origine. Il en est résulté comme une nature tout à fait différente de ce qu’elle fut au départ. Un mot simple pour achever : on ne dira jamais assez combien il est nécessaire que le riacquistu poursuive sa route.
Qui donc nous en assurera si ce n’est des jeunes gens comme ceux qui composent Speranza, travaillant sans relâche pour un avenir culturel vainqueur des embarras de l’histoire ?
Vincent AZAMBERTI
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