Frédérique Camilleri directeur de cabinet à la préfecture de Corse depuis 13 mois quitte la Corse pour Paris. Au terme de ce court séjour dans l'Île, la jeune femme dresse pour Corse Net Infos le bilan de son séjour.
- Vous quittez la Corse quelques mois seulement après votre nomination pour gagner Paris : quel est le sentiment qui vous anime ?
- Même si j'aurais aimé profiter plus longtemps de cette expérience en Corse, très formatrice, je pars sans regrets. D'abord, parce que j'ai vécu pleinement ces 13 derniers mois et que j'ai rencontré tout au long des 15 000 km parcourus sur les routes de l'île des hommes et des femmes qui ont donné du sens à mon passage au Palais Lantivy. Ensuite, parce que je sais que le travail commencé se poursuivra et qu'il aboutira. Et enfin, parce que ma nouvelle affectation auprès du Secrétaire général du ministère de l'Intérieur va me permettre de continuer à me rendre utile pour le réseau des préfectures, et c'est une réelle satisfaction personnelle et professionnelle.
- Qu'aurez vous retenu de ce bref passage ?
- Que la Corse mérite qu'on travaille pour elle, parce qu'elle a des atouts extraordinaires à faire valoir. Que l'Etat a un vrai rôle d'accompagnement des élus dans ce domaine. Qu'il faut apprendre à expliquer une décision, même la plus difficile, avant de l'appliquer. Que la fermeté n'exclut pas le dialogue... et tant d'autres choses! En fait, je crois que mon passage en Corse marquera durablement ma façon d'exercer mon métier.
- Vos dossiers les plus importants?
- Tout ce qui touchait à la sécurité des biens et des personnes, soit une vraie responsabilité. J'ai essayé d'être un facilitateur entre les services de l'Etat et leurs autres partenaires, les collectivités notamment. Nous avons eu à gérer plusieurs crises, et pour les dossiers de plus long terme, je suis contente d'avoir réussi, avec la CCI, à mettre aux normes de sûreté les ports de Bonifacio, Porto-vecchio et Propriano, et d'avoir engagé un travail de fond sur la sécurité des hôtels avec le SDIS. Je retiens aussi l'excellente coopération avec l'autorité judiciaire dans le domaine de la lutte contre les fraudes, et de la règlementation des armes. Et puis, je suis contente d'avoir noué des partenariats avec les media, notamment dans le domaine de la sécurité routière.
- Ceux que vous auriez aimé mener à leur terme?
- J'aurais aimé suivre la préparation du Tour de France 2013 jusqu'au bout, après avoir lancé les premiers groupes de travail en juin dernier. Le passage du Tour sera une formidable vitrine médiatique pour la Corse et les services de l'Etat auront la lourde responsabilité d'assurer la sécurité de l'événement. Il y a de fortes attentes, nous ne devrons pas les décevoir! Il y aura un travail important de coordination à mener avec les collectivités territoriales et ASO, et tout est à inventer puisque c'est la première fois que la Corse accueille les coureurs. Un vrai défi pour tous!
- Ceux face auxquels l'administration demeure impuissante ?
- Je ne ferais pas ce métier si je ne croyais pas à la capacité d'agir de l'administration. Agir directement, ou agir en mettant les différentes parties autour d'une table, pour aboutir à une solution juste. Ca a été le sens de ma mission en Corse, et j'ai le sentiment que, dans de nombreux dossiers, cette approche pragmatique a permis de faire avancer les choses. Ce qui est sûr, c'est que l'Etat seul n'a pas la clé de tous les problèmes : les élus, la société civile, les citoyens eux-mêmes ont un rôle à jouer. Je pense en particulier à la question de la violence, qu'on ne résoudra pas sans l'implication de toutes ces parties.
- Vous verrez que de Paris la Corse semble très lointaine : le sera t-elle également pour vous ?
- J'ai au contraire le sentiment que la Corse est très présente à Paris, et c'était d'ailleurs un confort de pouvoir compter sur l'oreille attentive de mes interlocuteurs parisiens dans le
traitement de nombreux dossiers. Mes nouvelles fonctions ne concernent pas spécifiquement la Corse, mais j'aurais certainement l'occasion d'apporter ma vision du terrain à l'administration
centrale du ministère. Alors certes, je pars, mais je crois que, quand on a aimé la Corse, on ne la quitte pas vraiment.
Propos recueillis par Marilyne SANTI
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Quiana Stuhr (mardi, 24 janvier 2017 10:49)
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